Nucléaire : une nationalisation d'EDF "n'est pas exclue", selon la ministre de la Transition énergétique
Agnès Pannier-Runacher, chargée de la Transition énergétique au gouvernement, n'a pas fermé la porte à une nationalisation d'EDF mais assure que "ce n'est pas tranché".
Une nationalisation d'EDF, confrontée à de multiples difficultés, "n'est pas exclue", a indiqué la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, jeudi 2 juin sur franceinfo. "Ce n'est pas tranché", a-t-elle ensuite ajouté. Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait évoqué une renationalisation d'EDF dans le cadre d'"une réforme plus large". Au 7 avril, l'État détenait près de 84% de l'entreprise.
"Il va y avoir des investissements massifs dans EDF, nous sommes un actionnaire responsable, nous serons à ses côtés et effectivement, nous devons choisir le schéma actionnarial qui soit le plus solide pour qu'elle puisse réaliser ses objectifs dans la durée et avec une visibilité sur la solidité de son financement", a rappelé la ministre.
Construction d’EPR : combien de temps ? ➡️ “EDF table sur quinze ans. On apprend de la construction des précédentes centrale”, assure la ministre. Nationaliser EDF ? La question “fait partie de mon mandat. Ce n’est pas exclu, ce n’est pas tranché.” pic.twitter.com/xPfjbc9WP5
— franceinfo (@franceinfo) June 2, 2022
Six EPR pour "l'équivalent de 60 milliards d'euros"
Parmi les investissements prévus, il y a "un programme de six EPR", des réacteurs nucléaires de troisième génération, pour "l'équivalent de 60 milliards d'euros en argent d'aujourd'hui", mais aussi "tout le travail à faire sur les énergies renouvelables, tout le travail à faire sur les connexions pour augmenter notre capacité, notre résilience sur nos réseaux".
Interrogée sur les retards des chantiers des EPR de Flamanville, dans la Manche, et d'Hinkley Point, en Angleterre, elle a mis en avant le fait que "celui de Finlande est ouvert et fonctionne". "Aujourd'hui, dans son rétroplanning de construction de centrales nucléaires, EDF table sur 15 ans", a-t-elle souligné, et "on apprend de la construction des précédentes centrales". "Je rappelle que les centrales qui ont été construites fin des années 70-début des années 80 étaient dans ce type de timing", a-t-elle encore justifié, soulignant que le sujet "n'est pas facile".
Des problèmes qui "ne remettent pas en cause" le projet du gouvernement
Si des problèmes de corrosion ont conduit à l'arrêt de 12 des 56 réacteurs nucléaires du parc français, "ça ne remet pas du tout en cause" le "plan" de l'exécutif en matière de nucléaire, selon elle. En effet, ces problèmes "ne sont pas une surprise, c'est un parc qui a été construit il y a 40 ans pour 40 ans et aujourd'hui, il est en train de passer les maintenances décennales et la vérification qu'on peut le faire travailler dix ans de plus, c'est parfaitement prévisible".
Est-on sûr pour autant que ces réacteurs vont être relancés ? "On est sûr aujourd'hui qu'on est en train de faire l'analyse, de vérifier la vitesse de propagation de cette corrosion et de s'assurer qu'on fait les actions réparatrices pour rouvrir, a-t-elle répondu. C'est sur les circuits extérieurs, c'est la tuyauterie, c'est-à-dire que ce sont des pièces qui peuvent être remplacées."
Nucléaire ➡️ “Le plan n’est pas du tout remis en cause”, même après l’arrêt des centrales à cause de la corrosion. Cela “démontre l’efficacité de l’autorité de la sûreté nucléaire”, estime Agnès Pannier-Runacher. “On préfèrerait les avoir mais on a d’autres sources d’énergie.” pic.twitter.com/jMu9PX219q
— franceinfo (@franceinfo) June 2, 2022
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