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L'Etat veut renationaliser EDF à 100%, annonce la Première ministre, Elisabeth Borne

Au 7 avril, l'Etat détenait près de 84% de l'entreprise. L'Etat souhaite reprendre le contrôle intégral du groupe, afin d'assurer la "souveraineté" de la France en matière énergétique.

Article rédigé par franceinfo
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La Première ministre, Elisabeth Borne, le 6 juillet 2022 à l'Assemblée nationale. (BERTRAND GUAY / AFP)

L'Etat français s'est fixé pour objectif "de détenir 100% du capital d'EDF", et donc de renationaliser l'énergéticien, lourdement endetté et mis au défi de lancer un nouveau programme nucléaire. Cette mesure a été annoncée par la Première ministre, Elisabeth Borne, lors de son discours prononcé à l'Assemblée nationale, mercredi 6 juillet. "L'urgence climatique impose des décisions fortes, radicales. Nous devons avoir la pleine maîtrise de notre production d'électricité et de sa performance", a-t-elle justifié face aux députés. 

VIDEO. "Je vous confirme l'intention de l'Etat de détenir 100% du capital d'EDF", déclare Elisabeth Borne
VIDEO. "Je vous confirme l'intention de l'Etat de détenir 100% du capital d'EDF", déclare Elisabeth Borne VIDEO. "Je vous confirme l'intention de l'Etat de détenir 100% du capital d'EDF", déclare Elisabeth Borne

"Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique", a poursuivi la Première ministre. Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait évoqué une renationalisation d'EDF dans le cadre d'"une réforme plus large". Au 7 avril, l'État détenait près de 84% de l'entreprise.

Dix-sept ans après l'ouverture de son capital et son entrée en Bourse fin 2005, l'électricien reste largement public, détenu par l'Etat à près de 84%, par les salariés qui en possèdent 1% et par des actionnaires institutionnels et individuels pour les 15% restants. Mais le groupe est confronté à de lourdes charges financières, présentes et à venir. L'énergéticien français a subi des déboires, notamment dans la construction de son nouveau modèle de réacteur, l'EPR en cours d'installation à Flamanville (Manche), qui a plus de dix ans de retard et dont le coût a quasiment quadruplé.

Une situation financière dégradée

Un problème de corrosion affecte en outre une partie de son parc (12 réacteurs arrêtés sur 56), ce qui l'a cette année obligé à revoir plusieurs fois à la baisse son objectif de production. En mai, EDF, dont le programme de maintenance a aussi été décalé par le Covid, estimait ainsi que la baisse de sa production nucléaire prévue en 2022 devrait lui coûter 18,5 milliards d'euros d'excédent brut d'exploitation.

Sa situation financière s'est également dégradée avec la décision du gouvernement de le contraindre à vendre davantage d'électricité bon marché à ses concurrents, pour contenir la facture d'électricité des ménages et des petits professionnels.

Cette annonce se profilait depuis quelques temps déjà. Mais "il y a besoin d'une vraie réflexion pour donner du sens à la nationalisation", relevait en février le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, interrogé sur cette perspective. "Petit à petit l'entreprise EDF a été détricotée, donc c'est quoi le contour d'une entreprise publique d'énergie ? Et puis quels moyens on lui donne ?", appelait-il sur Boursorama. Elisabeth Borne, à ce stade, n'a pas pas donné de plus amples détails.

En attendant, après l'annonce de mercredi, l'action de l'entreprise bondissait à la Bourse de Paris. Le titre prenait 15,58% à 9,07 euros vers 17h25, dans un marché en hausse de 2,10%. Avant le discours, le cours était en net recul, de 5%.

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