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"Une occasion manquée" : des associations dénoncent l'abandon de mesures pour la scolarisation des élèves handicapés

Une proposition de loi socialiste "pour une école vraiment inclusive" est examinée, jeudi, à l'Assemblée nationale. Les associations regrettent que la majorité en ait retoqué les principaux articles en commission.

Article rédigé par Alexis Morel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, le 24 novembre 2017, à Toulouse (Haute-Garonne). (REMY GABALDA / AFP)

Le débat sur la scolarisation des élèves handicapés est-il relancé ? Le sujet, ultra-sensible, avait déjà suscité un échange vif et très médiatisé entre le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, et l'insoumis François Ruffin en octobre dernier. Jeudi 31 janvier, l'Assemblée nationale doit examiner une proposition de loi socialiste "pour une école vraiment inclusive".

Plus de 340 000 enfants souffrant de handicap sont aujourd'hui accueillis à l'école. Le texte vise à améliorer notamment leur accompagnement, mais la majorité en a retoqué les principaux articles en commission. Cette proposition de loi prévoyait notamment, à l'origine, de fixer un effectif maximal dans les classes comptant un élève handicapé ou encore de garantir aux familles, un mois et demi avant la rentrée, l'affectation d'un accompagnant auprès de leur enfant pour éviter les mauvaises surprises le jour J. Ces deux mesures sont passées à la trappe en commission.

Imposer que les familles aient l'assurance, 45 jours avant la rentrée, que leur enfant sera accompagné, c'est quelque chose qui forcément allait les rassurer.

Bénédicte Kail
conseillère nationale d'APF France Handicap

à franceinfo

C'est bien dommage selon Bénédicte Kail. La conseillère nationale d'APF France Handicap explique que pour les familles, c'est rassurant "de savoir qu'elles pouvaient passer un été à peu près tranquille sans se poser la question : Est-ce que leur enfant sera bien accompagné le jour de la rentrée", car "à chaque rentrée se pose la question pour beaucoup de familles. C'est encore compliqué. Je pense que l'on passe effectivement à côté d'une possibilité". Le fait que la commission en ait retoqué les principaux articles "est une occasion manquée", estime-t-elle.

De son côté, le gouvernement a déjà promis des annonces sur le sujet avec une grande concertation qui est en cours. Elle doit s'achever le 11 février, avec des décisions à la clé et applicables dès la prochaine rentrée. L'exécutif rappelle aussi que près de 11 000 nouveaux postes d'accompagnants d'élèves handicapés ont été créés en 2018.

Scolarisation des élèves handicapés - Alexis Morel

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