Le silence est lourd, rempli d'émotion. Les visages sont marqués par le deuil. En rangs serrés, des policiers de Montpellier (Hérault) se sont rassemblés devant le commissariat, là où, jeudi 18 avril dans la matinée, une de leurs collègues s'est donné la mort dans son bureau. La colère, c'est le malaise de toute une profession, car les suicides de policiers sont de plus en plus nombreux. Depuis le début de l'année, en moins de quatre mois, déjà 28 se sont donné la mort, ils étaient 35 en 2018.Une cellule d'écoute sera mise en placeDans toute la France, les policiers ont décidé de manifester leur colère. À Paris, ils se sont réunis devant les locaux de la direction des ressources humaines. Selon les syndicats, il y a un problème dans la gestion du quotidien, avec des heures supplémentaires qui s'accumulent. En plus des conditions de travail et de la haine anti-flic "qui pèse sur les collègues", selon Frédéric Lagache, du syndicat Alliance. Christophe Castaner a déjà annoncé la création d'une cellule "alerte prévention suicides" pour être à l'écoute des policiers 24 heures sur 24. Elle devrait être mise en place dans dix jours pour venir en aide aux policiers en souffrance.