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"On veut bien faire des sacrifices mais..." : le projet de loi de finances dévoilé par Edouard Philippe fait grincer des dents

Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé dans le Journal du Dimanche une série de mesures dont l'objectif affiché est de faire des économies, comme la désindexation des prestations sociales de l'inflation. Dans le 15e arrondissement de Paris, à l'heure du marché, les passants, notamment les plus âgés, ne cachent pas leur désarroi.

Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des passants, à Annecy, en Haute-Savoie, le 14 avril 2013 (illustration). (GREGORY YETCHMENIZA / MAXPPP)

"Monsieur Macron nous re-pique des sous !", peste dimanche Jean-Claude, 75 ans, sur ce marché du 15e arrondissement de Paris. Le Premier ministre Edouard Philippe a dévoilé dans le JDD certaines mesures budgétaires : le projet de loi de finances 2019 sera marqué par une revalorisation limitée à 0,3% des prestations sociales comme l’aide personnalisée au logement, les allocations familiales ou encore les pensions de retraites. Soit largement en-dessous de l'inflation.

"On dégrade, on descend"

Cette mère de famille a vite fait le calcul : "On perd du pouvoir d’achat, mais c’est comme ça : pour éviter la faillite, je m’incline", indique cette mère de famille. Même sort réservé à l'APL, l'aide personnalisée au logement. Et c’est une mauvaise nouvelle pour Carole, qui appartient à la classe moyenne. "On dégrade, on descend", déplore-t-elle. Sa fille va démarrer des études supérieures et va devoir prendre un appartement : "Pour les étudiants, cela va devenir difficile si les parents ne sont pas derrière et qu’il n’y a pas d’aides. Cela limite un peu la réussite des études si on est stressé par les rentrées d’argent, payer son loyer, vivre, manger etc. Cela influe sur la qualité de vie..."

Si on freine les jeunes, cela limitera les gens pour leurs études… C’est l’avenir du pays, tout de même !

Carole

franceinfo


Pas mieux pour les anciens, les retraités : leurs pensions ne seront augmentées que de 0,3% les deux prochaines années. "Monsieur Macron nous re-pique des sous !", proteste Jean-Claude. "Ce n’est pas beaucoup : on ne s’en apercevra même pas…", ironise son épouse, à propos de l’augmentation de sa pension. A eux deux, ils touchent 2 500 euros de retraite par mois. "On n’est pas suffisamment organisés pour constituer un contre-pouvoir, mais j’ai un bulletin de vote et des copains, prévient Jean-Claude. Une société qui met à la poubelle ses vieux court à sa perte."

" Il ne faut pas que cela dure trop longtemps"

"Il faut arrêter de se plaindre, indique de son côté Danielle, 84 ans, qui touche une pension mensuelle de 2 000 euros. Moi je suis pour Macron. On fait quelques sacrifices mais il ne faut pas que cela dure trop longtemps. J’espère que cela s’arrêtera en 2019… 2020 ça fait beaucoup !" "On ne peut pas faire des reproches à quelqu’un qui arrive, avec ce que nous a laissé François Hollande. Tout cela est lent à remonter. Je continue avec Macron, mais s’il faisait un petit virage à gauche, cela nous intéresserait…" 

Le projet de loi de finance dévoilé par Edouard Philippe fait grincer - reportage Benjamin Illy

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