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Municipales : "Ce n’est jamais mauvais de débattre au Parlement à condition que ce ne soit pas, pour le gouvernement, une façon de chercher à fuir ses responsabilités"

Alors que le gouvernement veut organiser un débat et un vote au Parlement sur l’organisation du second tour des élections municipales le 28 juin, le vice-président du parti Les Républicains et maire de Chalon-sur-Saône Gilles Platret suspecte des "considérations politiciennes".

Article rédigé par franceinfo
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Gilles Platret, le 29 septembre 2015, à Chalon-sur-Saone. (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

"Ce n’est jamais mauvais de débattre au Parlement à condition que ce ne soit pas, pour le gouvernement, une façon de chercher à fuir ses responsabilités", déclare le vice-président du parti Les Républicains et maire de Chalon-sur-Saône Gilles Platret mercredi 20 mai sur franceinfo, alors que le gouvernement veut organiser un débat et un vote au Parlement sur l’organisation du second tour des élections municipales le 28 juin.

franceinfo : Estimez-vous que le vote au Parlement sur l’organisation du second tour des municipales soit une bonne chose ?

Gilles Platret : Ce n’est jamais mauvais de débattre au Parlement à condition que ce ne soit pas pour le gouvernement une façon de chercher à fuir ses responsabilités. Nous avons rappelé à maintes reprises que le cadre est fixé par la loi du 23 mars qui précise bien que c'est le gouvernement qui fixe l'agenda. Nous sommes vraiment très désireux en tout cas que les élections puissent se tenir parce qu'aujourd'hui, on est dans une situation complètement hybride qui est en train de bloquer absolument tout l'investissement public. Les routes, les chantiers dans les communes, les travaux qui se font. Derrière tout ça, il y a des centaines de milliers d'emplois. Les collectivités territoriales, c'est 60% de l'investissement public. Si jamais les conseils ne sont pas tous renommés rapidement, notamment dans les grandes villes où il y a un deuxième tour, alors il n'y aura pas de commission d'appel d'offres, il n'y aura pas de marchés qui seront attribués et donc pas de chantiers, et ça va être une galère pas possible. Si on a les possibilités sanitaires d'organiser les élections, il faut le faire fin juin.

Ne pensez-vous pas que ce soit pour avoir un débat démocratique en consultant toutes les formations politiques ?

C’est la remarque qu'on peut faire pour essayer de trouver une morale à cette histoire. Je pense qu’hélas, il y a des considérations beaucoup plus politiciennes derrière cette organisation de débat. Encore une fois, Les Républicains ne fuiront pas leurs responsabilités, s'il y a débat, nous y participeront, bien évidemment, mais nous rappellerons que le cadre de la loi a été fixé. Ce qui est important aujourd'hui, ce que les Français veulent, c'est qu'à un moment donné, il y ait des élus qui prennent des responsabilités et pour ça, il faut bien que nous finissions par renommer tous les conseils municipaux. Donc, nous souhaitons vraiment qu'on puisse aboutir. Et si jamais la situation sanitaire devait se dégrader, bien évidemment qu'il ne faut pas prendre de risque. Mais dites-moi en quoi il serait plus dangereux, masqué, d'aller voter dans un bureau de vote que d'aller faire ses courses dans un supermarché qui n'impose pas de masque ? Il y a plus de danger à faire ses courses que d'aller voter.

Seriez-vous favorable à l’organisation d’un second tour à distance ou par correspondance ?

C’est une question qui se pose. Je pense, hélas, qu'il sera impossible de l'organiser d’ici la fin du mois de juin. Je ne vois pas comment, en un mois, nous arriverions à faire des choses aussi rapidement. Mais sur le fond ce n’est pas forcément une mauvaise idée. D’autres pays l’ont fait. Ça peut peut-être sortir de la réunion qui se tiendra ce soir. Mais la procuration, c'est aussi une façon de participer au vote sans y être physiquement présent. On sait très bien qu'au premier tour, très peu de personnes âgées se sont rendues aux urnes. Et elles n’avaient pas le temps d’organiser des procurations. Donc, il est clair qu'en prenant le temps, nous avons un mois, on peut parfaitement développer la politique de procuration. Elle peut même être particulièrement assouplie pour la faciliter. C'est une façon aussi de répondre immédiatement si on veut reformer en juin pour que les gens puissent voter d'une façon complètement sécurisée. Mais encore une fois, moi, je vous le dis comme maire, dans nos bureaux, nous avons les moyens d'organiser les choses d'une manière sécurisée pour les électeurs. Je suis beaucoup moins inquiet de le faire fin juin que nous l'étions peut-être de le faire en mars, alors que nous avions très peu de temps pour nous retourner.

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