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Lits en moins à l'hôpital, aides familiales rabotées... Cinq remèdes envisagés par Agnès Buzyn pour soigner la Sécu

L'Assemblée nationale commence à étudier le projet de loi de financement de la Sécurité sociale à partir de mardi. Tour d'horizon des pistes envisagées par la ministre de la Santé pour réduire le déficit.

Article rédigé par Robin Prudent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, à l'Assemblée nationale, le 4 octobre 2017. (ERIC FEFERBERG / AFP)

L'Assemblée nationale s'attaque au budget de la Sécu 2018. Mardi 24 octobre, les députés vont plancher sur les 57 articles du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), le premier du quinquennat Macron. L'objectif du gouvernement : réduire le déficit de la Sécu à 2,2 milliards d'euros l'année prochaine, un niveau inédit depuis dix-sept ans. Franceinfo vous dévoile cinq mesures du "plan Buzyn" pour y parvenir.

1Des séjours à l'hôpital plus coûteux

La ministre de la Santé prévoit de réaliser plus de 3 milliards d'euros d'économies sur la branche maladie. Avec une mesure phare : l'augmentation de 2 euros du forfait journalier hospitalier. Dans le détail, le coût pour le patient d'un séjour à l'hôpital passera ainsi de 18 à 20 euros en chirurgie et en médecine, et de 13,50 à 15 euros en psychiatrie.

Si les complémentaires santé prendront en charge cette hausse, les personnes sans couverture devront la payer de leur poche. La Mutualité française, qui représente les mutuelles, a déjà prévenu qu'une telle hausse pourrait aussi entraîner une augmentation des cotisations pour leurs assurés.

2Des sodas taxés en fonction de leur taux de sucre

Aujourd'hui, tous les sodas sont taxés de la même manière : l'équivalent de 2,48 centimes par canette. Demain, plus ils seront sucrés, plus ce sera cher... Selon la nouvelle formule de la taxe soda votée en commission à l'Assemblée dans la nuit du mardi 17 à mercredi 18 octobre, les boissons ne seront plus taxées en dessous de 5 g de sucres pour 100 ml. Elles seront taxées au même niveau qu'aujourd'hui à partir de 5 g, deux fois plus qu'aujourd'hui au-dessus de 8 g et trois fois plus au-dessus de 10 g. Résultat : le prix de certaines canettes pourraient augmenter de cinq centimes.

3Des lits en moins à l'hôpital 

Agnès Buzyn veut favoriser la chirurgie ambulatoire. L’objectif est qu'en 2022 sept patients sur dix qui rentrent le matin sortent le soir, contre cinq aujourd'hui. De quoi réaliser d'importantes économies en fermant les lits "qui ne servent à rien", selon la ministre de la Santé.

"Dans mon service, pour une place qui se libère, j'ai douze demandes... Alors, je ne sais pas où sont ces lits qui ne servent à rien, a réagi Renaud Pequignot, chef du service gériatrie des hôpitaux de Saint-Maurice (Val-de-Marne) et candidat sous l'étiquette de La France insoumise lors des dernières élections législatives. On est complètement plein, les services sont pleins, les urgences sont pleines."

4Des aides familiales diminuées

Des familles vont bientôt recevoir moins d'aides pour faire garder leurs jeunes enfants. Pour les enfants nés ou adoptés à partir du 1er juillet 2018, les conditions de ressources et montants de l'allocation de base de la prestation d'accueil du jeune enfant (Paje), soit 92 ou 184 euros par mois versés aux parents d'enfants de moins de 3 ans, seront alignés sur ceux du complément familial.

Concrètement, l'allocation de base va baisser de 7,50 ou 15 euros. Et certaines familles n'en bénéficieront plus. "On aligne par le bas, dénonce Marie-Andrée Blanc, présidente de l'Union nationale des associations familiales, dans Le Parisien. On va exclure 150 000 familles de l'allocation de base et priver des centaines de milliers d'autres d'une partie de cette allocation." Le nombre de bénéficiaires de la prime à la naissance devrait aussi diminuer.

5Le prix des cigarettes augmenté

Les prix vont grimper dans les bureaux de tabac. Le coût du paquet de cigarettes va progressivement atteindre 10 euros d'ici à la fin 2020 : le paquet augmentera d'un euro en mars 2018, puis de 50 centimes en avril et novembre 2019, de 50 centimes en avril 2020 et de 40 centimes en novembre 2020. La fiscalité sur les produits de tabac vendus en Corse sera aussi relevée, en vue d'une convergence avec le continent qui devra être achevée en 2021. 

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