Grande distribution : le travail de nuit, nouvelle reculade du gouvernement ?
La loi permettant l'ouverture des commerces alimentaires sans mieux payer ses salariés, à l'ordre du jour du Conseil des ministres mercredi 13 novembre, a été remise à plus tard par le gouvernement, mardi. Une concertation de six mois doit avoir lieu. L'analyse de la journaliste Alexandra Bensaïd sur le plateau de France 2.
Le gouvernement a demandé une concertation de six mois concernant le travail de nuit dans les commerces alimentaires, mardi 12 novembre. "Quand vous avez une cocotte-minute qui mijote et que vous ne voulez surtout pas l'entendre siffler, l'urgence est de baisser la flamme. Voilà la situation du gouvernement, qui tente d'éteindre les feux. Il l'a fait avec les policiers avec les heures supplémentaires, et il espère le faire en ce moment même pour les hôpitaux publics. Il reste les agriculteurs et bien sûr, à l'horizon, la grève contre la réforme des retraites qui prend de l'ampleur. Nul ne sait si toutes ces colères peuvent s'agréger, mais un an après le début des "gilets jaunes", ce n'était sans doute pas le moment d'effrayer les salariés de la distribution, dont une grande partie est composée de femmes, des caissières, avec des contrats à temps partiel, qu'on a beaucoup vues sur les ronds-points", explique la journaliste Alexandra Bensaïd sur le plateau du 20 Heures.
Pas encore de consensus sur le sujet
Le travail de nuit assoupli pour les commerces alimentaires, ce n'est donc pas pour tout de suite. "Ouvrir tard le soir, c'est déréguler le travail. Mais au fond, pour quels bienfaits économiques ? Quelle compensation ? Quel projet de société ? Ça bloque aussi parce qu'il n'y a pas de consensus. Alors, maintenant, place à la méthode douce : le ministère du Travail annonce une concertation patronat-syndicats de six mois. Ensuite, s'il y a des points d'accord, le gouvernement se donne la possibilité de prendre une ordonnance dans les 18 mois. Là, le calendrier vient de s'étirer considérablement", conclut-elle.
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