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Fermetures de classes : bataille de chiffres entre le gouvernement et les syndicats

À la fronde des élus, parents d'élèves et syndicats enseignants contre les fermetures de classes en milieu rural, le ministre de l'Éducation nationale répond par des chiffres.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une école primaire à Montpellier, en 2017. Image d'illustration. (MAXPPP)

C'est un vent de révolte qui souffle dans la plupart des départements de France depuis plusieurs semaines : des manifestations et des occupations d'écoles pour protester contre des fermetures de classes à la rentrée 2018 en maternelle et élémentaire. Ces fermetures sont annoncées en ce moment dans chaque circonscription.

Pour de nombreux parents, enseignants et même députés, c'est la politique de dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les zones difficiles, nécessitant la création de nombreux postes d'enseignants, qui est responsable de ces fermetures de classes. Ils estiment que le gouvernement n'a pas les moyens de ses ambitions.

Moins d'élèves l'an prochain, dit le ministre

"Allez-vous continuer à déshabiller Jacques pour habiller Paul ?" Cette question est posée toutes les semaines depuis un mois, à l'Assemblée nationale, en direction de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale. Les députés l'interpellent sur les fermetures de classes, "Jacques" étant les classes de maternelle en école rurale et "Paul", les zones défavorisées où le dispositif des CP à 12 élèves doit continuer de se déployer l'an prochain. Réponse du ministre : "Bien sûr que cela n'est pas vrai. Créations de postes dans le premier degré à la rentrée prochaine : 3 881. Nombre d'élèves en moins : 32 657."

Il manque plus de 2 300 postes, pour les syndicats

S'il y a effectivement une baisse du nombre d'élèves, notamment en maternelle, les syndicats estiment que cette baisse et les créations de postes d'enseignants ne suffiront pas à créer tous les postes nécessaires aux classes à 12 élèves. "On estime les besoins à peu près à 7 200 postes, indique Xavier Suèlves, du syndicat SE-Unsa. On arrive à 4 900 postes disponibles, donc il manquera pour la rentrée environ 2 300-2 400 postes."

La seule solution serait que le gouvernement revoit ses ambitions à la baisse. Sinon, pour dédoubler toutes les classes de CP en zone REP et CE1 en zone REP+, il faudra aller piocher les enseignants ailleurs, c'est-à-dire dans les autres écoles.

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