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Fermeture de la centrale de Fessenheim : "Un jour triste pour Fessenheim, pour l'Alsace, pour la France", estime le maire de la commune

Claude Brender dit n'avoir aucune garantie sur l'avenir économique de sa commune "à part des promesses, un projet de territoire et plein de bonnes intentions".

Article rédigé par franceinfo
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Le maire de Fessenheim, Claude Brender devant la centrale nucléaire. (HERVE KIELWASSER / MAXPPP)

"Aujourd'hui, les opérateurs sont obligés de sacrifier leur outil de travail qu'ils ont choyé pendant 43 ans. Ce n'est pas un jour de fête", a réagi lundi 29 juin sur franceinfo, Claude Brender, le maire de Fessenheim, alors que la centrale nucléaire de cette commune du Haut-Rhin s'est arrêtée définitivement. Claude Brender affirme qu'il n'a "aucune garantie sur rien" de la part du gouvernement sur le soutien au territoire.

franceinfo : Est-ce un jour triste pour la commune ?

Claude Brender : Oui, bien évidemment. Ce n'est pas un jour de fête. Aujourd'hui, les opérateurs sont obligés de sacrifier leur outil de travail qu'ils ont choyé pendant 43 ans, qu'ils ont exploité en toute sûreté pour la population pendant ces 43 années et qui ont contribué au développement de ce territoire. Alors, bien sûr, ce n'est pas un jour de jours de fête clairement. C'est un jour triste pour Fessenheim. Mais c'est un jour triste pour l'Alsace. C'est un jour triste pour la France.

Qu'est-ce que cela va changer concrètement pour votre commune ?

Depuis presque cinquante ans, ce territoire a bénéficié des retombées économiques, de l'emploi, des retombées fiscales de la centrale. Cela a permis un développement très conséquent de ce territoire qui était très rural et qui était très pauvre aussi. Cela a participé à donner un élan à ce territoire et cet élan ne s'arrêtera pas. Et donc les conséquences pour la commune, ce sont les retombées fiscales qui vont arriver dans trois ans puisque le dispositif mis en place nous permet encore de bénéficier trois ans de fiscalité à taux plein, et ensuite c'est dégressif sur sept ans. 

C'est plus de six millions d'euros qui vont manquer dans les caisses de la communauté de communes et par ricochet aux communes.

Claude Brender, maire de Fessenheim

à franceinfo

C'est un gros problème qu'on pointe depuis trois ans et sur lequel on n'a pas encore de réponse ferme et claire du gouvernement.

Vous n'avez pas obtenu de garantie depuis le temps que cette fermeture est envisagée ?

Pour l'instant, il n'y a rien d'acté. On n'a aucune garantie sur rien. À part des promesses et un projet de territoire et plein de bonnes intentions, pour l'instant, sur le terrain, on n'a rien obtenu de probant. Les dossiers qui sont encore en suspens et dont la décision dépend beaucoup du gouvernement sont encore à l'arrêt. C'est vrai sur la fiscalité. En plus des 3,4 millions que ne touche plus le territoire et qui bénéficiaient à ce territoire, on devrait payer 2,9 millions d'euros en sus à la place d'EDF. C'est impossible à absorber pour la communauté de communes. On n'a toujours rien obtenu. C'est quand même dommage, à la veille de la fermeture, qu'on n'ait pas encore pu régler ce problème-là. L'autre point sur lequel on attendait du gouvernement un acte fort, c'est le technocentre. C'est une suite industrielle sur le site même de la centrale, où seul EDF peut être un opérateur en capacité de proposer une activité. Ce technocentre, s'il voit le jour - aujourd'hui on n'a toujours pas de décision actée - ce sera encore dix ans à attendre avant que tout emploi soit créé sur le site de Fessenheim. C'est quand même dommage qu'on ait perdu autant de temps et qu'on ait arrêté ses deux réacteurs avant de donner une perspective au site.

Est-ce que vous craignez de perdre des habitants ?

C'est une autre facette de la fermeture. Beaucoup d'agents EDF habitent sur la commune et travaille sur la commune. Il faut remplacer cette population qui va partir pour ne pas dévitaliser la commune, pour que la dynamique démographique reste positive. C'est entre 200 et 250 agents ou sous-traitants qui habitent sur la commune et qui vont être amenés à partir. 

C'est quand même un mouvement de plus de 300 personnes qui peut s'opérer dans les années qui viennent.

Claude Brender, maire de Fessenheim

à franceinfo

Heureusement, ça va être un petit peu lissé dans le temps. Pour autant, il faut être vigilant. Même si les premiers retours des ventes de maisons des agents EDF marchent plutôt bien. Pour autant, il y a un danger qui est peut être accentué avec la crise du Covid qui peut, peut-être, menacer aussi l'équilibre économique global et peut-être empêcher certaines personnes d'investir et de racheter ces maisons-là. Globalement, nous sommes attractifs. C'est grâce à ces équipements qui ont pu être réalisés grâce aux retombées du centre nucléaire, qui font qu'aujourd'hui, ce sont nos atouts et qu'on peut attirer du monde sur Fessenheim.

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