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Débat sur les statistiques ethniques : le ministre de la Ville favorable à des statistiques "en fonction du lieu d’habitation"

"C'est moins stigmatisant et c'est très performant", a défendu Julien Denormandie, qui a également plaidé pour la suppression du mot "race" de la Constitution.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le ministre de la Ville, Julien Denormandie, le 21 octobre 2019 sur le perron de l'Elysée. (BENOIT TESSIER / REUTERS)

Il réagit à la proposition de la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, de rouvrir le débat sur les statistiques ethniques. Le ministre de la Ville, Julien Denormandie, se déclare favorable aux statistiques "en fonction du lieu d'habitation", dimanche 14 juin dans Le Parisien. Il annonce également de nouveaux "testings" dans les entreprises afin de déceler des discriminations, au lendemain de manifestations contre les violences policières et le racisme à travers la France. "Il faut lutter contre les discriminations au quotidien", affirme le ministre, en citant notamment de premiers testings organisés par le gouvernement qui avaient permis "d'épingler sept entreprises sur les 40 testées"

Le testing consiste à envoyer pour la même offre d'emploi deux CV identiques avec comme uniques différences l'origine du candidat ou une adresse dans un quartier populaire. Julien Denormandie promet également l'arrivée prochaine d'un décret obligeant "toutes les agences immobilières et les associations professionnelles à suivre une formation de lutte contre les discriminations" tous les trois ans.

Des statistiques "moins stigmatisantes"

Sur la proposition, formulée par Sibeth Ndiaye dans le journal Le Monde, d'ouvrir le débat sur les statistiques ethniques, le ministre de la Ville explique y être favorable, mais sur un autre fondement. "Je pense que la meilleure piste est les statistiques en fonction du lieu d'habitation. C'est moins stigmatisant et c'est très performant", a-t-il précisé. Julien Denormandie prône par ailleurs la suppression du mot "race" du préambule de la Constitution, qui dispose que "tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés".

Dimanche matin, dans les colonnes du JDD, un autre membre du gouvernement, Gabriel Attal, s'inquiète de "forces funestes" qui chercheraient à prospérer sur le ressentiment de la jeunesse pour, selon lui, "imposer une lutte des races". Le secrétaire d'Etat à la Jeunesse appelle par ailleurs à "un effort collectif pour sauver les plus jeunes" face à la crise économique, et indique que la pérennisation de la réserve civique mise en place pendant la crise du Covid pourrait être une piste.

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