Refus d'obtempérer : "Les tirs des policiers et des gendarmes ne sont pas particulièrement en augmentation", défend Gérald Darmanin
Le ministre de l'Intérieur rappelle qu'à chaque fois qu'un policier ou un gendarme utilise son arme de service, une enquête est ouverte et il est entendu par un magistrat.
Chiffres à l'appui, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a affirmé mardi 20 septembre devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale que "les tirs des policiers et des gendarmes ne sont pas particulièrement en augmentation" lors des refus d'obtempérer, alors qu'au moins neuf personnes sont mortes depuis le début de l'année, tuées par des tirs de policiers lors de refus d'obtempérer, selon un décompte de franceinfo.
Gérald Darmanin compte les tirs des policiers et des gendarmes. "137 en 2016, 202 en 2017, 170 en 2018, 147 en 2019, 153 en 2020, dont je rappelle que c'était une année Covid où il était censé y avoir moins de véhicules sur la route, 157 en 2021. Si je compare avec les années pleines de 2018 et 2017, ils tirent même en proportion moins que dans les années avant le Covid", conclut-il.
Il rappelle qu'à chaque fois qu'un policier ou un gendarme utilise son arme de service, une enquête est ouverte et il est entendu par un magistrat. Plusieurs enquêtes sont en effet ouvertes après la mort d'un automobiliste à Nice (Alpes-Maritimes) le 7 septembre, la mort d'une passagère lors d'une opération anti-drogue à Rennes (Ille-et-Vilaine) le même jour, ou encore la mort d'un autre automobiliste le 30 août à Neuville-en-Ferrain (Nord), tous tués par un tir de policier.
"Rien que cette nuit, il y a eu cinq refus d'obtempérer"
Gérald Darmanin tient à rappeler que "les refus d'obtempérer ont augmenté de 13% depuis 2016. En 2021, il y en a eu 27 609, quand ils étaient 24 409 en 2016. Depuis le 1er janvier, 41 blessés graves dans les rangs de la police et de la gendarmerie à cause de refus d'obtempérer." Un policier a été sévèrement blessé par un véhicule lundi soir à Anzin, dans le Nord, sans que ses jours ne soient en danger. Cet événement a eu un fort écho dans la presse ce mardi matin mais "il y a eu, rien que cette nuit, cinq refus d'obtempérer", assure Gérald Darmanin en lisant un extrait de la note qui est déposée tous les matins sur son bureau pour lui rapporter les événements de la nuit.
"A Le Relecq-Kerhuon (Finistère), usage des armes par les forces de l'ordre lors d'un refus d'obtempérer d'un véhicule signalé volé, tir en direction du pneu, véhicule en fuite, énumère-t-il. A Toulouse (Haute-Garonne), à 20h30, refus d'obtempérer par un véhicule qui s'accidentait tout seul dans un virage, le conducteur est blessé. A Nantes (Loire-Atlantique), refus d'obtempérer par un véhicule qui percute un autre véhicule, auteur interpellé, l'occupante était âgée de 70 ans dans le véhicule qui était lui stationné normalement, elle est aujourd'hui au centre hospitalier de Nantes", indique le ministre de l'Intérieur, et puis "à Anzin, on vient de parler de ce pauvre policier. Et à Etampes (Essonne) où le refus d'obtempérer du véhicule termine sa course dans un arbre, le conducteur est blessé et était, si j'ose dire, évidemment sous l'empreinte alcoolique."
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