Cet article date de plus de six ans.

Vidéo Marion Maréchal-Le Pen : les petits secrets de son école de sciences politiques

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min - vidéo : 3min
Oeil 20h - 23/05/2018
Oeil 20h - 23/05/2018 Oeil 20h - 23/05/2018
Article rédigé par L'Oeil du 20 heures, France 2
France Télévisions

En février, Marion Maréchal-Le Pen faisait son retour sur la scène publique à Washington devant les conservateurs américains. Avec cette annonce : “J’ai récemment lancé une école de management et de sciences politiques. Le but ? Former les chefs de demain.” Cette école la voici. Pour y apprendre quoi, avec qui et financée comment ? L’Oeil du 20h vous dit tout.

Nous avons consulté la plaquette commerciale de l’école. Son nom ? L’Issep, l’institut des sciences sociales, économiques et politiques. Au programme : des cours de management et de sciences politiques... parfois un peu orientés, comme celui-ci : “Conservatisme aux USA, en Chine et en Russie”.

Plus étonnants, pour les étudiants en magistère, des "cours de protocole” et "d’oenologie”, pour “incarner le savoir-vivre et le savoir-être à la française" et "être les ambassadeurs au quotidien d’un raffinement et d’une éducation typiquement français".

"Pas un projet partisan", vraiment ?

Une école dont Marion Maréchal-Le Pen a défini les contours, dans une tribune publiée en février dans l'hebdomadaire Valeurs actuelles. "L'école que j'accompagne est libre et indépendante. Il ne s’agit pas d’un projet partisan. Il n’est rattaché à aucun parti politique et ne sert aucun d’eux."

Sauf qu’à éplucher les CV des responsables, une tendance très claire se dégage. Chevilles ouvrières du projet, Thibaut Monnier et Sylvain Roussillon sont tous deux issus du Front national.

A la tête du conseil scientifique, Patrick Louis, qui affirme dans une vidéo publiée ce mardi sur le site de l'Issep que “le conseil scientifique choisira comme professeurs des hommes libres, des hommes qui ne sont pas engagés dans des luttes politiciennes de second plan.” Il est pourtant lui-même secrétaire général du Mouvement pour la France (MPF), le parti de Philippe de Villiers. Parmi les futurs professeurs enfin, Pascal Gauchon a fondé il y a 40 ans un parti d’extrême-droite… Marion Maréchal-Le Pen, elle, sera la directrice de l’école.

Des locaux à 112 000 € par an

Mais comment cette école est-elle financée ? La nièce de Marine Le Pen a choisi pour son école des bureaux situés dans le quartier Confluence à Lyon, juste en face de celui de… Laurent Wauquiez au conseil régional.

Des locaux de 400 m², mais pour quel prix ? “La valeur moyenne pour un immeuble ici comme ailleurs dans le quartier, est entre 250 et 260 euros du”, assure Pierre Labopin, consultant immobilier à Lyon. Soit charges comprises : environ 112 000 € de loyer annuel, auxquels s’ajoutent entre autres le salaire des professeurs.

Une école financée par un réseau d'entrepreneurs 

Alors, qui paye ? D’abord les étudiants : 5 500 €/an de frais d’inscription pour un diplôme non reconnu par l’État à ce jour.

Et puis il y a les chefs d’entreprise. L’homme d’affaires et ex-UMP Charles Beigbeder a fait jouer ses réseaux. “On s’est rencontrés plusieurs fois avec Marion pour qu’elle me parle de son projet, nous confie-t-il. Je lui ai présenté d’autres entrepreneurs pour l’aider financièrement et pour constituer un collège de mécènes.”

Parmi eux : Valérie Rollat-Sibut, présidente d’un fonds d’investissements lyonnais. Nous l’avons contactée : elle confirme avoir donné de l’argent, mais refuse de dire combien.

On aurait bien aimé interroger les responsables de l’école : mais ni Marion Maréchal-Le Pen ni les autres n’ont accepté de répondre à nos questions. On retentera notre chance aux journées portes ouvertes...

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.