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Législatives : quatre questions autour de la centaine de candidats FN épinglés par BuzzFeed

Le site d'information en ligne a épluché les comptes des 573 candidats du Front national sur Facebook et Twitter.

Article rédigé par franceinfo
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L'enquête BuzzFeed News sur les comptes réseaux sociaux des 573 candidats que présente le Front national aux législatives. (BUZZFEED)

La charge est lourde. Sur les 573 candidats que le Front national présente aux législatives, une centaine "poste, aime ou partage des contenus homophobes, antisémites, islamophobes ou racistes" sur les réseaux sociaux, affirme Buzzfeed dans une enquête publiée mardi 6 juin. Franceinfo revient en quatre questions sur ces révélations. 

Quels propos polémiques a exhumé BuzzFeed?

La liste est longue. Les journalistes du site ont épluché les comptes Facebook ou Twitter de tous les candidats frontistes qui se présentent aux législatives. Et ils y ont trouvé de multiples propos racistes, antisémites ou homophobes, explique l'un des auteurs de l'enquête, Paul Aveline, sur franceinfo. "Bien souvent, ce déversement de haine tombe sous le coup de la loi", assure le site.

Parmi les candidats épinglés, Buzzfeed évoque par exemple le cas d'Alain Avello, "le monsieur éducation du FN, qui rigole sur Facebook avec un ami : 'Tu devrais essayer la zoophilie' avec Christiane Taubira." Candidat dans la 2e circonscription des Hautes-Pyrénées, Olivier Monteil avait ainsi diffusé sur le compte Facebook de la fédération FN du département "l'adresse d'appartements occupés par des migrants". Raison qu'il a invoquée pour justifier son geste : "Des terroristes peuvent se cacher parmi eux."

La religion musulmane est souvent ciblée, tout comme le judaïsme. Candidat dans la 2e circonscription du Haut-Rhin, Grégory Stich "a partagé en 2014 un visuel laissant entendre qu'il existe en France un 'lobby juif', accompagné de photos de Manuel Valls et François Hollande portant des kippas", écrit Buzzfeed.

Autre registre : l"homosexualité. Candidate dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine, "Anne-Laure Maleyre a visiblement un problème avec l'homosexualité", relate Buzzfeed. "Sur son compte Facebook, poursuit le site, elle a partagé en 2014 un article du journal Oise Hebdo expliquant que 'le premier marié de l'Oise est en détention pour pédophilie'", rapportait Rue89. Commentaire de la candidate? "CQFD". Le post a depuis été supprimé.

Qui sont les candidats incriminés ?

Ils sont une centaine, hommes et femmes. S'ils sont géographiquement dispersés, la région parisienne est bien représentée. Christophe Versini, candidat dans la 15e circonscription de Paris et responsable FN du 20e arrondissement, est cité après avoir désigné l'islam comme "ennemi". Est également mentionnée Armelle Goasguen, candidate dans la 14e circonscription de Paris, présentée comme adepte de théories complotistes. Ou encore Jordan Barella, candidat dans la 12e circonscription de Seine-Saint-Denis, qui avait affirmé sur LCI qu'"à Paris un violeur sur deux est de nationalité étrangère". Et la liste est loin d'être exhaustive en Ile-de-France.

Plusieurs candidats aux propos polémiques sont issus de la mouvance identitaire, tel le co-fondateur du Bloc identitaire Philippe Vardon, candidat FN dans la 3e circonscription des Alpes-Maritimes et proche de Marion Maréchal-Le Pen. En revanche, les figures les plus connues du parti, comme la candidate à la présidentielle Marine Le Pen ou le vice-président du Front national Florian Philippot, ne sont pas recensés dans cette enquête. 

Comment le site a t-il travaillé?

Les journalistes de Buzzfeed ont "scruté" les comptes Facebook et Twitter des 573 candidats frontistes, ce qui leur a permis de dresser un état des lieux, circonscription par circonscription, des propos polémiques des candidats frontistes. Tous les propos retranscrits sont publics, précisent-ils, et ils n'ont pas piraté les comptes.

Que répond le FN?

"C'est totalement mensongera répliqué Nicolas Bay, secrétaire général du parti et directeur de la campagne FN des législatives, sur franceinfo. Les médias ont scanné nos candidats et ils n'ont rien trouvé. Nos candidats sont pour l'immense majorité des élus, des cadres, solidement implantés. Evidemment, ils disent la vérité sur l'immigration, sur l'islamisme, sur l'insécurité, mais ils ne tiennent pas du tout des propos racistes contrairement à ce qu'on entend."

Le sénateur-maire de Fréjus, David Rachline, a quant à lui retweeté un post de l'ancien secrétaire général du Front national de la jeunesse Donatien Véret parlant de "maccarthysme de gauche". Sur France inter, il a évoqué une enquête qui n'est "pas honnête" dans la mesure où le site n'a pas donné la parole aux candidats mis en cause. Mais, a-t-il ajouté, "s'il y a des propos inacceptables avérés, alors ces gens-là seront traduits dans des commissions de conflits qui les verront probablement exclus de notre mouvement politique".

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