Chef, stratégie, appellation du parti : les jeunes du FN s’interrogent sur l'avenir
Alors que son congrès s'ouvre vendredi à Lille, le Front national s’interroge sur son avenir. Quels objectifs ? Quel leader ? Quel nom ? De questions que se posent les jeunes militants frontistes.
La dégradation de l'image de Marine Le Pen s'accélère à trois jours du congrès du Front national (FN), selon le résultat de l'enquête annuelle sur le parti frontiste de l'Institut Kantar Sofres - One Point. Chez les militants, l'heure est aux interrogations. Changements de nom, de présidente, de ligne politique : des membres du Front national de la jeunesse (FNJ) détaillent leur vision du futur parti frontiste.
Leurs valeurs
Manon, militante au FNJ souhaite que les valeurs patriotiques soient placées au cœur de l'idéologie du Front national : "Souveraineté et identité." La jeune femme affirme que "ces idées sont en vogue". "Cependant, il faut que notre parti soit capable d'incarner ces valeurs. Il faut être à la hauteur des attentes des Français", ajoute-t-elle.
Leur stratégie
Pour véhiculer leurs valeurs, les membres du FNJ comptent "apprendre de leurs erreurs." "La défaite lors de la présidentielle, analyse Marc-Antoine, peut s'expliquer par des erreurs de communication, mais entre l'été dernier et aujourd'hui, il y a eu un moment de réflexion grâce auquel on a pu apprendre de nos erreurs." Quant à Manon, elle estime qu'il faut désormais poursuivre la mue du parti : "J'aime bien dire que le Front national est une sorte de petite PME qui s'est retrouvée du jour au lendemain avec le carnet de commande d'une multinationale. Voilà pourquoi, aujourd'hui, il faut avoir la structure d'une multinationale."
Leur chef
Dès lors, qui pourrait prendre la tête de cette "multinationale" ? La question divise les jeunes militants. Pour Davy, il n'y a pas de doute : "Marine Le Pen est une femme forte, qui a du courage et qui reconnaît ses erreurs." Le jeune militant frontiste affirme qu'à ses yeux, l'actuelle présidente "est la plus capée pour nous apporter la victoire." Mais certains membres du FNJ ne sont pas de cet avis. Hugo préfère rester prudent, tout en concédant que "le nom Le Pen fait peut-être encore trop peur aujourd'hui en France. Peut-être qu'il faudrait envisager d'autres horizons".
Leur nom
Ces nouveaux "horizons" passent par un changement de nom, estiment les militants. "Les gens associent ce nom aux dérapages de Jean-Marie Le Pen, à une histoire tourmentée", confie Hugo. Quant à Manon, elle a quelques idées en tête : "Cela pourrait s'appeler le Rassemblement national, pourquoi pas. On passerait ainsi du Front au Rassemblement. Si on veut élargir le parti et faire des alliances, le changement de nom paraît indispensable."
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