Procès du RN : Marine Le Pen ironise sur un dossier où "tout est suspect" et met en cause la direction du Parlement européen
La cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen a été entendue pour la première fois depuis l'ouverture du procès dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires d'eurodéputés. Jugée devant le tribunal correctionnel de Paris aux côtés de 24 autres personnes et du Rassemblement national, elle a été appelée à la barre en tant que représentante du parti politique, mercredi 2 octobre, mais pas en tant que prévenue.
"Je m'étonne que tout soit suspect dans ce dossier", a-t-elle notamment lancé. Le fait que les assistants parlementaires soient aussi des membres du parti ? "C'est suspect. Alors que non, c'est logique". Le fait que le Front national soit en difficulté financière ? "Suspect. Mais quel parti ne l'est pas ?", liste-t-elle. "C'est compliqué la gestion d'un parti politique, j'espère vous transmettre ça pendant ces deux mois", ajoute-t-elle. Et de se lancer dans de longues démonstrations pour "expliquer comment fonctionne un mouvement politique", s'adressant tour à tour au tribunal ou à la partie civile.
"C'est compliqué la gestion d'un parti politique"
"J'ai vraiment le sentiment que dans ce dossier il y a énormément d'a priori, d'idées préconçues", a aussi affirmé la cheffe de file des députés RN. "J'ai l'impression qu'elles ont été fabriquées par la partie civile" – le Parlement européen, dont le RN est "la bête noire", dit-elle –, qui "nous a engagé dans un tunnel un peu comme un rongeur, un tunnel dont nous ne pouvons sortir autrement qu'en suivant le tunnel".
Au total, neuf anciens eurodéputés du Front national, dont Marine Le Pen, comparaissent aux côtés de 12 personnes ayant été leurs assistants parlementaires, et quatre collaborateurs du parti - également jugé. Les prévenus comparaissent pour détournement de fonds publics, recel ou complicité de ce délit, et encourent dix ans d'emprisonnement et un million d'euros d'amende, ainsi qu'une peine d'inéligibilité de dix ans, susceptible d'entraver les ambitions présidentielles de Marine Le Pen pour 2027.
Pour l'accusation, qui dénonce la mise en place d'un "système centralisé" au parti entre 2004 et 2016, ces assistants parlementaires, bien en peine de décrire leurs tâches, n'en avaient que le titre. "L'activité politique est indissociable du mandat parlementaire, nous ne sommes pas des fonctionnaires, nous sommes des élus du peuple", a martelé Marine le Pen en réponse.
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