La cheffe de cabinet de Marine Le Pen mise en examen dans l'affaire des assistants parlementaires du FN
Elle avait été placée en garde à vue, mercredi, de même que le garde du corps de la président du FN. Ils sont soupçonnés d'avoir été rémunérés comme assistants au Parlement européen sans avoir occupé ces fonctions.
La cheffe de cabinet de Marine Le Pen, Catherine Griset, a été mise en examen pour recel d'abus de confiance, mercredi 22 février, dans l'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs des assistants du Front national au Parlement européen, selon l'AFP qui cite une source judiciaire. Elle avait été placée en garde à vue, de même que le garde du corps de la présidente du Front national, qui a, lui, été laissé libre sans être présenté aux magistrats instructeurs.
Une perquisition a également eu lieu au domicile de Thierry Légier, le garde du corps de Marine Le Pen. Il a été convoqué dans la matinée à Nanterre (Hauts-de-Seine), dans les locaux de l'Office anticorruption (Oclciff). Il est ensuite reparti chez lui avec les policiers pour que ceux-ci puissent y mener une perquisition avant de retourner à Nanterre pour y être à nouveau entendu. La cheffe de cabinet de Marine Le Pen, Catherine Griset, était elle aussi entendue depuis ce matin dans les locaux de l'Oclciff.
Invitée de TF1, Marine Le Pen a une nouvelle fois "contesté formellement les faits" reprochés au FN dans cette affaire, et dénoncé ce qu'elle voit comme une ingérence de la justice dans la campagne présidentielle.
La justice (...) ne doit pas venir perturber, pour une enquête qui pourrait se dérouler plus tard, qui aurait pu se dérouler avant, la campagne présidentielle.
Marine Le Pen, invitée du journal de 20h de TF1
Avant cette mise en examen, en visite au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne), elle avait déjà dénoncé "des cabales politiques". "Ce qui est très étonnant, c'est qu'il y a un juge d'instruction nommé dans ce dossier. Pourquoi il est nécessaire de faire à nouveau une enquête, c'est parce que le dossier est vide ?", a-t-elle ironisé.
Abus de confiance et escroquerie en bande organisée
Les auditions de Thierry Légier et Catherine Griset ont lieu dans le cadre de l'enquête confiée par le parquet de Paris à des juges d'instruction depuis décembre. La justice française a ouvert le 15 décembre une information judiciaire pour abus de confiance, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé dans l'enquête sur ces soupçons de fraude relative à l'emploi par le FN d'assistants parlementaires.
En parallèle, le Parlement européen réclame à Marine Le Pen, élue dans ses rangs, un total de 339 946 euros de salaires qu'il considère indûment versés à Thierry Légier, en 2011, et à Catherine Griset, de 2010 à 2016, car ils n'auraient pas occupé les fonctions d'assistants pour lesquelles ils ont été payés sur des fonds publics européens. En l'absence de remboursement de la part de la candidate de l'extrême droite à la présidentielle, l'assemblée européenne devait commencer mi-février à recouvrer ces sommes en amputant de moitié l'indemnité de Marine Le Pen.
Le siège du FN perquisitionné lundi
Le Parlement européen avait saisi la justice française en mars 2015 après les élections européennes de 2014 remportées par le FN en France. A cette époque, les soupçons portaient sur les conditions dans lesquelles étaient employés et payés 20 assistants d'élus frontistes au Parlement européen, car leurs noms apparaissaient aussi sur l'organigramme du parti en France. Des faits qui s'ajoutent à ceux concernant Thierry Légier et Catherine Griset.
Le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire en mars 2015, avant de confier le dossier aux juges d'instruction. L'information judiciaire porte sur des délits présumés d'abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux, et travail dissimulé. De son côté, le gendarme antifraude de l'Union européenne, l'Olaf, a transmis en juillet dernier un rapport à la justice française.
Dans le cadre de l'enquête des juges d'instruction, une perquisition a eu lieu lundi au siège du FN à Nanterre, près de Paris.
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