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Popularité, chômage, dette... Cinq records que François Hollande préférerait ne pas détenir

A mi-mandat, le président est considérablement affaibli. La preuve en chiffres.

Article rédigé par Thomas Baïetto
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Le président de la République, François Hollande, le 15 août 2014 à Toulon (Var). (ALAIN JOCARD / AFP)

Jusqu'ici, tout va mal. Deux ans et demi après le début de son quinquennat, tous les voyants sont au rouge pour François Hollande. Cote de confiance, majorité parlementaire, chômage, dette publique... Sur tous ces fronts, le président de la République fait pour l'instant moins bien que ses prédécesseurs. Un bilan qui, à mi-mandat, hypothèque sérieusement ses chances de réélection.

Francetv info vous explique pourquoi François Hollande est le président le plus fragilisé de la Ve République, hors période de cohabitation.

Cote de confiance : 13%

Les archives de l'institut de sondage TNS Sofres sont formelles. Jamais depuis 1978 la cote de confiance d'un président de la République n'était descendue aussi bas. En septembre 2014, seuls 13% des sondés avaient "tout à fait confiance" ou "plutôt confiance" en François Hollande "pour résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement". Depuis, le président de la République a grappillé un point, à 14%. Un chiffre en deçà du précédent record, les 16% de Jacques Chirac en juillet 2006.

Majorité à l'Assemblée nationale : 269 voix

Le 16 septembre, le Premier ministre a obtenu la confiance de 269 des 577 députés. Comme le note Slate.fr, c'est seulement la deuxième fois dans l'histoire de la Ve République qu'un gouvernement n'obtient pas la majorité absolue (289 voix) sur son programme. Le précédent remonte au 27 avril 1962. Ce jour-là, Georges Pompidou n'obtient que 259 voix sur 551. Manuel Valls a fait légèrement moins bien : il n'a convaincu que 46,6% de l'Assemblée, contre 47% pour le Premier ministre du général de Gaulle.

Affaibli par une série de défaites aux législatives partielles, le gouvernement a vu sa majorité absolue s'effriter au fur et à mesure du mandat de François Hollande. Aujourd'hui, le groupe socialiste ne compte plus que 289 membres et apparentés. Soit pile la majorité absolue. Mais, mouvement des frondeurs oblige, une trentaine de parlementaires socialistes s'abstiennent désormais de manière régulière, comme sur le budget 2015, adopté avec 266 voix contre 245. Cette infographie animée montre la part croissante des frondeurs (en noir) dans le groupe socialiste :

  (BASTIEN HUGUES / FRANCETV INFO)

Grâce au quinquennat, le président de la République est cependant à l'abri d'une cohabitation avec l'opposition, contrairement à François Mitterrand (1986-1988, 1993-1995) et Jacques Chirac (1997-2002). Il n'y a pas d'élection législative prévue d'ici la fin de son mandat.

Chômage : 3 432 500 chômeurs de catégorie A

Après une courte embellie au mois d'août, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A a atteint un nouveau record en septembre. En France métropolitaine, il y a désormais 3 432 500 chômeurs de catégorie A, et 5 128 200 si l'on ajoute les catégories B et C.

Il faut toutefois nuancer ce record en regardant la proportion de chômeurs par rapport à la population active française. Selon les données d'Eurostat, qui relèvent le taux de chômage chaque mois depuis 1983, François Hollande fait mieux que Jacques Chirac ou François Mitterrand. Sous son quinquennat, le taux de chômage a atteint 10,8% de la population active en janvier 2014, contre 13,2% en décembre 1996 ou 13,1% en janvier 1994.

Dette publique : 2 000 milliards d'euros

Sous François Hollande, la dette de la France a franchi pour la première fois la barre symbolique des 2 000 milliards d'euros. Au deuxième trimestre 2014, elle atteint 2 023,6 milliards d'euros. Ce qui équivaut à 95,1% du produit intérieur brut (PIB). Si le gouvernement n'a pas réussi depuis 2012 à freiner sa progression, en ramenant le déficit sous la barre des 3%, il n'est pas le seul responsable de ce record. Sous la droite, de 2002 à 2012, la dette a doublé, passant de 930 milliards à 1 860 milliards d'euros (dont 600 milliards entre 2007 et 2012, sous Nicolas Sarkozy).

Elysée : 26 collaborateurs sur 50 ont quitté le palais

La valse des conseillers à l'Elysée est un autre signe des difficultés que rencontre le président de la République. Le turnover est impressionnant, comme l'a montré Le Lab d'Europe 1. Depuis 2012, 26 collaborateurs de François Hollande sur les 50 que comptait son cabinet au début de son mandat sont partis. Un 27e, le diplomate Paul Jean-Ortiz, est mort fin juillet d'un cancer.

Parmi les départs remarqués, on peut citer ceux d'Aquilino Morelle, le conseiller spécial du président empêtré dans une affaire de conflits d'intérêts, de Pierre-René Lemas, qui occupait le poste stratégique de secrétaire général de l'Elysée, ou de Claude Sérillon, l'ancien journaliste qui n'a jamais trouvé sa place dans le dispositif élyséen. Emmanuel Macron a lui quitté l'Elysée pour être nommé quelques semaines plus tard ministre de l'Economie.

Sous ses prédécesseurs, le renouvellement fut moindre, même s'il est difficile de trouver des éléments chiffrés. Pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, seuls le secrétaire général Claude Guéant, le porte-parole David Martinon, la conseillère Emmanuelle Mignon, le conseiller justice Patrick Ouart et le journaliste Georges-Marc Benamou avaient quitté le palais.

Jacques Chirac a lui attendu le début de son deuxième mandat pour renouveler son cabinet, avec le départ de Dominique de Villepin en 2002 et "une dizaine de départs en six mois" début 2004, selon un article du Monde du 4 juin 2004. Le seul départ dont on trouve trace durant son premier mandat est celui de Jean-Pierre Denis, secrétaire général adjoint, en octobre 1997.

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