"Dialogues citoyens" : qui sont les Français qui vont interroger François Hollande sur France 2 ?
Dans l'émission "Dialogues citoyens", jeudi soir sur France 2, le chef de l'Etat va devoir faire face à quatre personnes représentatives de cette France qui ne croit plus en lui.
François Hollande peut-il encore convaincre ? A un peu plus d'un an de la prochaine élection présidentielle, les enquêtes d'opinion restent désespérément mauvaises. Avec 13% à 20% d'opinions favorables, selon les études, jamais un président de la République n'avait atteint de tels niveaux d'impopularité. Jeudi 14 avril, dans l'émission "Dialogues citoyens", sur France 2, le chef de l'Etat va devoir faire face directement à ce pays qui ne croit plus en lui.
Quatre Français ont été sélectionnés pour lui faire part de leur déception, mais aussi de leurs attentes. Francetv info vous propose de découvrir qui sont ces citoyens qui vont porter la contradiction au président.
Anne-Laure Constanza, 49 ans, cheffe d'entreprise
Elle est partie de rien, et aujourd'hui son entreprise compte 35 salariés. Envie de fraise – c'est le nom de sa société – a produit l'an dernier 450 000 vêtements pour femmes enceintes, commercialisés sur internet. Mais, bien que son affaire fonctionne, Anne-Laure Constanza ne s'en satisfait pas. "Quand on est à la tête d'une entreprise, on a l'impression de courir un marathon avec 10 kilos aux pieds", regrette-t-elle.
Les aides aux entreprises distribuées par François Hollande durant son quinquennat, la loi El Khomri réformant le Code du travail… Cela ne suffit pas pour cette femme qui a la conviction que l'emploi doit être "libéré". "Le rêve des entrepreneurs, ce n'est pas de licencier, c'est de recruter facilement !" lance-t-elle, assurant que "la principale difficulté des PME, c'est de croître".
Pourquoi a-t-elle été choisie ? Elle avait plein de choses à demander au président de la République, explique la journaliste qui a choisi de lui donner la parole lors de cette émission : "Je ne l'ai pas du tout sentie stressée ou angoissée par l'exercice. Elle est dynamique et pleine d'énergie. C'est ça qui m'a décidée."
Marwen Belkaïd, 22 ans, étudiant
Il a beau être étudiant dans une grande école, Marwen Belkaïd craint pour son avenir. "Si c'est pour entrer sur le marché du travail et être payé une misère, je ne vois pas où est l'avancée sociale. C'est forcément les jeunes qui vont trinquer !" assène-t-il, alors que la loi El Khomri est en discussion.
Pourtant, rappelle-t-il, François Hollande, pour qui il a voté en 2012, avait axé sa campagne sur le thème de la jeunesse, demandant même d'être jugé à cette aune. "Est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu'en 2012 ? Aujourd'hui, force est de constater que les jeunes vivront au mieux de la même manière qu'en 2012, au pire moins bien", tacle le jeune homme, qui se rend régulièrement place de la République, pour participer au mouvement Nuit debout.
Pourquoi a-t-il été choisi ? "Il est assez prolixe sur son blog, où il envoie un certain nombre de posts sur tous les aspects de la politique", remarque Gilles Bornstein, qui l'a sélectionné. D'abord approché pour une éventuelle future émission avec Jean-Luc Mélenchon, Marwen Belkaïd s'est révélé, aux yeux de l'équipe de "Dialogues citoyens", comme "un emblème de cette jeunesse déçue par François Hollande".
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Antoine Demeyer, 36 ans, chauffeur d'autocar
Comme nombre de ses concitoyens du Nord, Antoine Demeyer a voté, jadis, pour la gauche. C'était il y a plus de dix ans. Depuis, ses bulletins de vote portent la marque du Front national. Pour lui, les problèmes auxquels la France est confrontée sont dus à l'Europe. "Aujourd'hui, j'estime que c'est à la France de décider pour la France, pas aux autres pays. On n'est pas Bruxelles, l'Allemagne, les Etats-Unis ou la Grèce."
De l'intervention de François Hollande jeudi soir, Antoine Demeyer attend "des actes". "A chaque fois, il nous dit 'Je vous ai compris', et rien ne change. C'est de pire en pire", note-t-il.
Pourquoi a-t-il été choisi ? "Je l'ai trouvé dans un article de La Voix du Nord qui faisait parler plusieurs électeurs FN lors des élections régionales", explique un journaliste de "Dialogues citoyens". "Il incarne assez bien cet électeur du FN qui a pu voter à droite ou à gauche, et qui aujourd'hui pense que cette troisième voie doit être essayée."
Véronique Roy, 54 ans, mère d'un jihadiste parti en Syrie
Quentin, 21 ans, s'est brutalement converti à l'islam, avant de se radicaliser. Le 22 septembre 2014, sans prévenir, il part pour la Syrie. Sa mère, Véronique Roy, a appris son décès, "vraisemblablement en Irak", via le message d'un inconnu.
La famille, qui vit à Sevran (Seine-Saint-Denis), demande aujourd'hui des comptes à l'Etat. "On a beaucoup de discours, beaucoup d'experts, on nomme des commissions, mais maintenant, il faut passer aux actions concrètes", lance-t-elle. Un cri du cœur qu'elle compte bien réitérer devant François Hollande.
Pourquoi a-t-elle été choisie ? "Je l'ai découverte, comme beaucoup de Français, dans le clip 'Stop jihadisme'", explique une journaliste de "Dialogues citoyens". "Elle attend que l'Etat se bouge pour empêcher que les jeunes s'en aillent."
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