François Hollande "n'a même pas essayé une politique de gauche", accuse Benoît Hamon
Candidat à la primaire du PS, le député frondeur mène une charge contre la politique du président, la loi Travail et la "monarchie républicaine".
Trois jours après avoir annoncé sa candidature à la primaire du PS, Benoît Hamon est bel et bien en campagne, et adresse de vives critiques à François Hollande. "Je crois fondamentalement que la capacité de François Hollande à réunir sa famille politique est émoussée, je pense qu'il est trop tard pour lui aujourd'hui", estime le député frondeur, dans un entretien à L'Indépendant, vendredi 19 août.
À mes yeux, [François Hollande] n'est pas le bon candidat car dans beaucoup de domaines, l'économie, le social, il n'a même pas essayé une politique de gauche. Il est trop tard pour qu'il recrée une relation de confiance avec son électorat.
Evoquant le premier tour de la présidentielle de 2017, l'ancien ministre de l'Education nationale estime qu'il y a "plus d'hypothèses" que la gauche n'accède pas au second tour que le contraire. "Si François Hollande et Jean-Luc Mélenchon s'affrontent au premier tour, c'est plié et on n'aura plus qu'à aller distribuer des tracts pour Nicolas Sarkozy." Une manière de légitimer sa candidature, censée fédérer davantage d'électeurs de gauche.
Une charge contre "la monarchie républicaine"
Benoît Hamon mène une nouvelle charge contre la loi Travail, qu'il promet d'abroger : elle "va baisser le tarif des heures sup', donc le salaire des Français qui pourront aussi être licenciés plus facilement : merci la gauche !" Puis il dénonce "la monarchie républicaine", jugeant "incroyable qu'un président de la République puisse imposer une loi sans vote", en référence à l'utilisation de l'article 49.3. Il défend le principe d'une "procédure d'impeachment [destitution] comme aux Etats-Unis ou la possibilité pour le peuple de le faire".
Enfin, Benoît Hamon fustige le "concours Lépine de la solution miracle pour lutter contre le terrorisme" et appelle à cesser de "faire de l'électoralisme sur ces questions-là". Il préfère insister sur le besoin de "prévention de la radicalisation", rappelant que "130 000 jeunes décrochent d'un système éducatif qui trie par l'échec".
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