Hollande hué à Oyonnax : TF1 reconnaît "un décalage du son" dans un reportage
Dans un reportage, des cris désaprobateurs ont été décalés de quelques secondes, faisant croire qu'ils intervenaient au moment où le président sortait de voiture. "Une erreur regrettable sans volonté de déformation de la réalité", selon la directrice de l'information de TF1
Révélée par "Le Petit Journal" de Canal+, mardi 12 novembre, l'information a été confirmée par TF1 le lendemain. Le son d'origine des huées à l'arrivée du président Hollande à Oyonnax (Ain) le 11 novembre a été "maladroitement décalé de 4 secondes" sur les images au journal de 20 heures de TF1, selon Catherine Nayl, directrice de l'Information de la chaîne. Il s'agit "d'une erreur regrettable sans volonté de déformation de la réalité", a ajouté Catherine Nayl, démentant ainsi l'idée avancée par "Le Petit Journal" d'une éventuelle manipulation.
Mardi soir, l'émission de Canal +, présentée par Yann Barthès, avait montré, images et bandes-son à l'appui, que des huées avaient été ajoutées au moment où le chef de l'Etat sortait de sa voiture. A cet instant, les huées avaient pourtant cessées, comme le confirment les images et le son brut mis à disposition des chaînes de télévision ce jour-là. Dans le reportage de TF1, le soir même au journal de 20 heures, la journaliste Valérie Nataf indique à cet instant précis, en voix off, tandis que les huées décalées sont perceptibles : "Dès son arrivée, le chef de l'Etat a essuyé quelques huées, ici aussi, au milieu d'applaudissements".
Le CSA se saisit du dossier
"Au cours du journal de 20 heures de TF1 du 11 novembre, le reportage sur la journée de François Hollande a rendu compte fidèlement des incidents qui ont émaillé cette journée de commémoration (...) Le son d'origine a été maladroitement décalé de 4 secondes très exactement", s'est défendue Catherine Nayl. C'est une erreur regrettable, mais en aucun cas il n'y a eu d'ajout de son, ni de volonté de déformation de la réalité."
Le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) a indiqué, mercredi après-midi, qu'il étudierait ce cas. Il mènera cette étude lors d'un groupe de travail su la déontologie, selon une porte-parole. Dans ces cas, le CSA peut soit ne pas donner suite, soit adresser à la chaîne une mise en garde, ou encore une mise en demeure, ou bien, pour les cas les plus graves, imposer des sanctions comme la lecture d'un communiqué ou une pénalité financière. Cette année, le CSA a adressé une quinzaine de mise en garde à des radios ou à des chaînes de télévision, mais aucune à TF1.
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