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François Hollande, un destin

On l'a parfois surnommé le "Pompidou de gauche" ; ses discours rappellent l'emphase d'un Mitterrand, son aisance avec les gens est proche d'un Chirac... Avec de tels comparatifs, comment François Hollande ne pouvait-il pas devenir président ? Au-delà de l'ironie, retour sur une carrière politique bien remplie.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

Il n'a jamais été Premier ministre, ni même ministre - ses détracteurs ne manquent pas de le rappeler dès qu'ils le peuvent. Pour autant, François Hollande, 57 ans, n'est pas franchement un novice en politique.

Quand est-il né, l'homme politique ? En 1983, lorsqu'il est élu au conseil municipal d'Ussel, en Corrèze ? En 1988, lorsqu'il devient député du département ? Sans doute un peu plus tôt. En 1979, il prend sa carte au PS. L'année d'après, il sort de l'ENA - promotion Voltaire, comme Dominique de Villepin et Ségolène Royal, future mère de ses quatre enfants. Ensuite, tout va très vite : François Hollande participe à la campagne présidentielle d'un autre François, Mitterrand, sous l'égide de son conseiller, Jacques Attali. Une fois à l'Elysée, François Hollande le suit. En 1983, il est le directeur de cabinet des deux porte-parole successifs du gouvernement de Pierre Mauroy, Max Gallo et Roland Dumas. Cette même année, il est élu pour la première fois, à Ussel donc.

La Corrèze, terre de présidents

La Corrèze, déjà. C'est là que sont ses racines, dit-il. Lui qui est né en Normandie, dont les parents ont vécu près de Rouen puis à Neuilly-sur-Seine, a choisi le parachutage dans un bastion chiraquien. Parachutage difficile : ce n'est qu'à sa troisième tentative, à la faveur de la vague rose, qu'il devient député, en 1988.

 

Dans le même temps, sa carrière, il la fait aussi à Paris. Rapidement, François Hollande grimpe les échelons du Parti socialiste. Il devient porte-parole du parti en 1995, puis Premier secrétaire, en 1997, lorsque Lionel Jospin est nommé Premier ministre. Il le restera 11 ans. Le temps de vivre un terrible échec, pour le PS, celui de la présidentielle de 2002 ; puis un autre, à la régulière, en 2007.

Lorsqu'il laisse les rênes du PS à Martine Aubry, en 2008, il débute sa traversée du désert. Un temps qu'il met à profit pour penser, déjà, à une candidature présidentielle. Le 27 juin 2009, il prononce à Lorient un premier discours de futur candidat. Silence poli.

"Quelle histoire !"

Candidat à la primaire socialiste, François Hollande fait longtemps figure d'outsider. Le Parti attend le retour du fils prodigue, Dominique Strauss-Kahn, parti outre-Atlantique diriger le Fonds monétaire international.

Jusqu'à ce coup de tonnerre du 14 mai 2011. Les téléphones sonnent dans tous les sens : DSK est accusé de tentative de viol. "Une situation terrible sur le plan humain et très difficile sur le plan politique" , résumera Laurent Fabius.

Très vite, il faut avancer. Exit DSK, un boulevard s'ouvre pour Hollande. Dès mai 2011, il devient le favori des sondages. Et ne quitte plus la première place.

Le 16 octobre, il remporte la primaire socialiste haut la main, avec 56% des suffrages. "Quelle histoire !" , s'enthousiasme sa compagne, Valérie Trierweiler - c'est ce que Mitterrand aurait dit en apprenant son élection, trente ans avant...

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