François Hollande s'est prononcé en faveur de la recherche sur les cellules souches embryonnaires
En déplacement dans l'Essonne, mercredi 21 février, le candidat socialiste, François Hollande, a déclaré qu'en cas de victoire en mai, il œuvrerait afin "d'autoriser la recherche sur les cellules souches embryonnaires".
Quelques heures avant son intervention publique aux Arènes de l'Agroa, à Evry, le candidat socialiste s'est prononcé sur un sujet sensible : la recherche.
Profitant d'une visite au Genopole de la même ville, M. Hollande a indiqué quel serait sa position s'il était élu à la tête du pays.
En cas de victoire à la présidentielle, "je demanderai au Parlement de modifier la loi de 2011 afin d'autoriser la recherche sur les cellules souches embryonnaires", a-t-il déclaré devant la presse précisant que ces recherches seraient "encadrées pour éviter toute marchandisation du corps humain".
Principaux extraits du discours de François Hollande : "Faire confiance à la science"
"Faire confiance à la science, cela signifie redonner aux chercheurs des moyens financiers, législatifs – mais aussi la considération qu'ils méritent.
C'est poursuivre le débat éthique. La France a toujours été à l'avant-garde de ces réflexions. Il y a, de ce point de vue, deux principes intangibles : le respect de la dignité humaine, la non-marchandisation du vivant.
Or nous savons, dans les sciences de la vie, qu'il y a beaucoup à attendre de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, notamment pour comprendre le processus de la fécondation, pour étudier la conservation des embryons, ou pour faire progresser la compréhension des mécanismes de certains cancers. Et, à long terme, pour ouvrir la voie à des thérapies de médecine régénérative utilisant les capacités de différenciation des cellules souches.
La recherche sur ces cellules est donc riche de promesses pour améliorer notre compréhension des mécanismes biologiques des tout premiers instants de la vie, et permettre, à terme, de soigner et de sauver des vies".
Revoir la loi et fixer des limites
"La loi de bioéthique votée en 2002 à l'Assemblée nationale permettait ces recherches : la loi définitive adoptée en 2004 les a interdit, tout en assortissant cette interdiction de dérogations et d'un moratoire. La loi de 2011 a supprimé le moratoire, mais elle a maintenu l'interdiction avec dérogation.
C'est pourquoi, si les Français m'accordent leur confiance le 6 mai, je demanderai immédiatement au Parlement de modifier la loi de bioéthique de 2011 afin d'autoriser la recherche sur les cellules souches embryonnaires.
Aucune raison sérieuse ne s'y oppose.
Bien entendu, des limites sont nécessaires et la recherche sur ces cellules devra être encadrée. Les recherches seront soumises à des autorisations préalables délivrées par l'Agence de biomédecine, de manière à éviter toute marchandisation du corps humain.
Cet encadrement devra se faire dans le respect des règles de bonnes pratiques internationales".
Réactions de Boutin
Cela ne rassure pas Christine Boutin, présidente du Parti chrétien démocrate. La proposition de Hollande est "une attaque contre la vie et les plus fragiles", a écrit Mme Boutin sur son compte twitter.
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