François Hollande ou Martine Aubry?
Après trois mois d'une campagne à rebondissements, la primaire socialiste touche à sa fin. dans quelques heures, on connaîtra qui de Martine ou de François Hollande portera les couleurs du PS pour la présidentielle du printemps prochain. Après un finish riche de débats mais aussi de crispations qui ont bien failli tourner au pugilat, il était temps pour les deux finalistes que le vote arrive enfin.
D'un côté François Hollande qui part avec une avance de 9 points sur sa rivale à l'issue du premier tour. Une pôle position confortée par le ralliement des quatre autres candidats éliminés dimanche dernier. Jean-Michel Baylet, Manuel Valls, Ségolène Royal et l'appui de dernière minute d'Arnaud Montebourg, qui a capitaliser à lui seul 17% des suffrages la semaine dernière. Le chantre de la démondialisation n'a pas donné de consigne de vote, mais il a indiqué qu'à "titre personnel", il donnera sa voix à François Hollande, "meilleur rassembleur", selon lui. Et ce n'est pas le député de Corrèze qui va le contredire. A 57 ans, et après avoir passé 11 années à la tête du Parti socialiste (1997-2008), il l'a dit et redit tout au long de sa campagne : il est LE candidat du rassemblement. Face à qui ? A Nicolas Sarkozy bien sûr. François Hollande qui lançait hier encore un ultime appel au rassemblement autour de sa candidature pour le second tour de la primaire : "Si on doit garder une dynamique, et je la souhaite, il faut que le résultat soit le plus large possible".
Le rassemblement, un thème qui est cher aussi à Martine Aubry. La maire de Lille, qui pendant longtemps a eu du mal à passer du "nous" au "je", a finalement boutonné son costume de candidate. Sortie péniblement de l'ombre de Dominique Strauss-Kahn qui, jusqu'à ce 14 mai 2011 et les évènements de New York, faisait figure de grand favori pour porter les couleurs du PS à la présidentielle, elle est "prête à présider la République". Elue Première secrétaire du PS en 2008 à l'issue d'un congrès de Reims marqué par de violents déchirements internes, la candidate à l'investiture socialiste pour 2012 est saluée aujourd'hui par ses proches pour son "courage" et ses qualités de "rassembleuse". Ancienne ministre du Travail de Lionel Jospin, Martine Aubry, 61 ans, met aussi en avant son expérience politique. Offensive dans la dernière droite, elle ne veut pas croire aux pronostics des sondages, ni aux consignes de vote. "Les Français voteront avec leur coeur, leur raison et leurs convictions, c'est la seule chose qui compte", insistait encore hier la candidate.
La primaire, première étape vers 2012
Mais de ralliement, il en sera aussi et surtout question après le vote d'aujourd'hui. Ralliement derrière le ou la candidate qui sera élu(e) et rassemblement pour faire bloc contre la droite en 2012. On y revient. "Les candidats et leurs équipes doivent constamment avoir à l’esprit que toute stigmatisation de l’un ou de l’autre revient à blesser une partie de l’électorat des primaires. Or quel que soit l’élu ou l’élue, il ou elle aura besoin de tout l’électorat pour gagner ", a d'ailleurs jugé bon de rappeler la Haute Autorité des primaires citoyennes dans un communiqué vendredi. Martine Aubry et François Hollande "appartiennent à le même famille politique et se situent dans le même champ de valeurs". "Leur unité, dès le lendemain des primaires, comme la fusion de leurs équipes constituent la condition du succès en 2012", a souligné l'HAP.
Les candidats se veulent rassurants. La primaire, "c'est un petit peu comme au rugby, ils (les joueurs) se cognent dessus beaucoup plus fort que nous pendant deux mi-temps (...) et puis, ensuite, à la troisième mi-temps, ils font la fête ensemble. Nous, ce sera la même chose dès lundi ", a assuré hier Martine Aubry, à l'issue de la demi-finale du Mondial de rugby France-Pays de Galles dont elle a assisté à la retransmission à Paris avec son mari Jean-Louis Brochen. Lors du débat de l'entre-tours mercredi dernier, François Hollande ne pouvait pas être plus clair, lui aussi : " Je serai à 100% derrière Martine Aubry" si elle remporte le second tour. "C'est une évidence et une exigence", a affirmé le candidat à l'investiture socialiste.
Cécile Mimaut
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