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François Hollande minimise la percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages

La progression de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages est un casse-tête pour François Hollande. Et si l’UMP y voit une bénédiction, le candidat socialiste reste ferme et minimise.
Article rédigé par Francetv 2012
France Télévisions
Publié Mis à jour
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François Hollande s'est voulu rassurant, mercredi 28 mars, à Nice. (DENIS CHARLET / AFP)

La progression de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages est un casse-tête pour François Hollande. Et si l'UMP y voit une bénédiction, le candidat socialiste reste ferme et minimise.

Comment François Hollande doit-il gérer la percée sondagière de Jean-Luc Mélenchon ? La question divise la gauche et réjouit la droite. "François Hollande n'a pas intérêt à entrer en compétition frontale avec Jean-Luc Mélenchon", analyse Emmanuel Rivière de TNS Sofres dont la dernière étude montre que le candidat PS perd deux points (28%, derrière Nicolas Sarkozy, 30%) alors que la figure du Front de gauche en gagne 3,5 à 13,5%.

S'il ne doit pas s'attaquer frontalement au candidat du Front de gauche, François Hollande n'a pas "non plus intérêt à tendre la main au candidat du Front de gauche d'une manière trop accentuée, car les reports des voix des électeurs de François Bayrou, l'une des clés de sa victoire, dépendent de la capacité de cet électorat centriste à se reconnaître dans le candidat de centre-gauche", poursuit M. Rivière.

Cahuzac désavoué

François Hollande continue donc sa bataille ciblée essentiellement contre Nicolas Sarkozy, en faisant mine d'ignorer la bonne séquence de Jean-Luc Mélenchon depuis dix jours (grand rassemblement à la Bastille, progression dans les sondages, mise à profit des tueries de Toulouse pour pilonner le Front national, et nouveau gros meeting mardi soir à Lille).

"Lorsqu'il conviendra de choisir, il y aura soit le candidat Nicolas Sarkozy soit le changement que je représente. Et je veux que cette force soit la plus forte possible dès le premier tour", a répété le député de Corrèze mercredi 28 mars à Nice, prévenant qu'il était "candidat, non pas simplement pour exprimer une colère, un refus, une volonté simplement de (s)'opposer!", contrairement à Mélenchon.

Au sein de son équipe de campagne, cependant, tout le monde n'a pas apprécié les propos du président PS de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Jérôme Cahuzac, prévenant que le programme de Hollande était "à prendre ou à laisser".

Buffet : "il ne faut pas avoir une polémique à l'intérieur de la gauche"

"Il y a des éléments de programme qui sont communs à Hollande et Mélenchon", a estimé Arnaud Montebourg, représentant spécial du candidat PS et "troisième homme" de la primaire. "Ne fermons pas la porte. Il ne s'agit pas d'avoir des tractations derrière les rideaux, mais de préparer des convergences législatives", a renchérit la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, ex-partenaire de Mélenchon au sein de la Gauche socialiste.

Des réactions que le parti a tenté de minimiser et dont Christophe Borgel, secrétaire national aux élections et proche de Martine Aubry, s'est fait la voix. "Notre adversaire, c'est Nicolas Sarkozy et le Front national. Si Jean-Luc ramène à gauche des gens perdus prêts à voter Front national, tout cela est positif. Il ne faut pas avoir une polémique à l'intérieur de la gauche", a-t-il déclaré, relayant les propos de la communiste Marie-George Buffet.

"Que Mélenchon pour sauver Sarkozy"

"Il donne à voir une politique de gauche qui correspond aux attentes populaires", a déclaré l'ancienne ministre des sports de Lionel Jospin aux 4 Vérités, sur France 2, le 26 mars. "Hollande est toujours haut dans les sondages mais le Front de gauche mobilise un électorat qui ne se serait pas mobiliser pour Hollande et nous contribuons à mobiliser cet électorat qui fera gagner la gauche", a-t-elle poursuivi.

De son côté, Mélenchon regrette que Hollande lui claque la porte au nez: "Je suis inquiet: c'est la première fois qu'on voit dans l'histoire de la gauche celui qui est devant annoncer qu'il ne discutera avec personne de rien".

A droite, sa progression, en partie au détriment de François Hollande (tout comme d'Eva Joly et de François Bayrou), réjouit le camp de Nicolas Sarkozy: "Il n'y a que Mélenchon qui puisse sauver Sarkozy", confie un responsable UMP.

Adversaire préférée du FG, Marine Le Pen a estimé aussi que son rival était "le meilleur allié" du président-candidat.

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