François Hollande a présenté ses mesures en faveur des quartiers pauvres
Fin de séquence "quartiers populaires" pour François Hollande qui a proposé, vendredi 16 mars à Strasbourg, la création d'un ministère de l'égalité territoriale ainsi que son intention de "renouveler la loi de solidarité urbaine (LRU)".
"Je ne veux plus qu'il y ait de ghettos dans la France et dans la République". En déplacement à Strasbourg, vendredi 16 mars, François Hollande a présenté ses propositions en faveur des quartiers populaires qu'il veut "désenclaver".
"Toutes les politiques publiques - logement, emploi, éducation, sociale, sécurité - seront amplifiées, démultipliées dans les quartiers de nos villes", a-t-il déclaré devant 300 personnes réunies dans un centre culturel du quartier de la Meinau, emblématique des zones urbaines en difficulté. Directement dans son viseur, le "plan Marshall des banlieues" promis par Nicolas Sarkozy en 2007 ainsi que le "plan espoir banlieues", proposé par le chef de l'Etat en 2008. "Un plan désespoir banlieue", a-t-il raillé.
Hollande : "on ne peut pas dissocier l'humain de l'urbain"
Ainsi, tandis que Nicolas Sarkozy était en visite à Meaux en région parisienne sur ce même thème de la politique urbaine, le candidat socialiste a clamé son intention de créer un ministère de l'Egalité territoriale qui sera chargé de conduire cette politique autour des principes d'égalité, de cohérence et de concertation.
"On ne peut pas dissocier l'humain de l'urbain, a dit le président du Conseil général de Corrèze. On ne peut pas rénover, réhabiliter des immeubles, si on n'y met pas aussi de l'emploi, de l'animation, de la vie associative".
Aussi, face au chômage qui atteint dans ces quartiers un niveau "insupportable", François Hollande veut-il affecter "en priorité" les 60.000 emplois qu'il veut créer dans l'Education nationale "aux cités populaires", de même que les 150.000 emplois d'avenir.
Zones franches et "emploi qualifié"
Et pour favoriser l'accès à l'emploi des jeunes des banlieues et des zones défavorisées, l'élu PS s'est engagé à soutenir la création d'activités dans les quartiers périphériques par le biais d'une filiale consacrée de la Banque publique d'investissement.
Il a proposé de faire évoluer les zones franches de telle sorte que non seulement les entreprises qui s'y implantent, mais également leurs habitants, bénéficient d'une exonération de charges, où qu'ils travaillent. Il a estimé que tous les marchés publics devraient inclure une clause d'insertion sociale, soit un engagement à employer des personnes en difficulté.
L'idée, a expliqué à l'AFP le sénateur PS Thierry Repentin, responsable du pôle logement et ville de l'équipe de campagne, "est de permettre l'accès de ces jeunes à un emploi qualifié notamment dans le secteur marchand".
Consacrant également une longue partie de son discours à l'habitat, François Hollande a prôné la rénovation de 600.000 logements anciens par an afin de réduire leur facture énergétique.
20 milliards pour les logements sociaux
"Ces travaux, ce sont des emplois pour le secteur du bâtiment et notamment pour les jeunes des quartiers populaires", a ajouté le député de Corrèze, qui a aussi rappelé sa volonté de mobiliser 20 milliards d'euros pour la construction de logements sociaux, via un doublement du plafond du livret A.
Toujours concernant le logement, François Hollande a réaffirmé son intention de "renouveler la loi de solidarité urbaine (LRU)". Il souhaite "porter l'obligation pour les communes concernées de passer de 20 à 25%" de logements sociaux et compte multiplier par cinq les sanctions envers ces communes.
Et si François Hollande est élu, les ZRU, ZEP et autres ZUP, qui caractérisent les quartiers en difficultés, disparaîtront. Une mesure déjà annoncée à grands coups d'applaudissements à Marseille. "On est d'une France, on est de la République, on n'est pas d'une zone", a-t-il dit.
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