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François Hollande a battu Nicolas Sarkozy au terme d'une campagne présidentielle longue et âpre

En obtenant 51,67% des suffrages exprimés face à Nicolas Sarkozy (48,33%) au second tour de l'élection présidentielle, dimanche 6 mai, François Hollande devient le 7e président de la Ve République. Il est le second chef d’État socialiste du pays.
Article rédigé par Olivier Biffaud
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
20h, Place de la Bastille, François Hollande apparaît sur l'écran géant. (HP)

En obtenant 51,67% des suffrages exprimés face à Nicolas Sarkozy (48,33%) au second tour de l'élection présidentielle, dimanche 6 mai, François Hollande devient le 7e président de la Ve République. Il est le second chef d'État socialiste du pays.

Au terme d'une campagne de second tour extrêmement âpre, François Hollande l'a emporté face à Nicolas Sarkozy : il devient ainsi le 7e chef de l'Etat de la Ve Républqie, deux d'entre eux - François Mitterrand et Jacques Chirac - ayant fait chacun deux mandats.

Avec une estimation de l'institut Ipsos, partenaire de France télévisions, de 51,67% des suffrages exprimés, le candidat socialiste l'emporte sur le président sortant qu'il devance d'environ 1 150 000voix.

Le second tour a fait apparaitre un léger regain de participation inférieur à un point par rapport au premier : 80,2% contre 79,5%

Après la défaite de Valery Giscard d'Estaing, en 1981, c'est la second fois depuis l'élection du président au suffrage universel, en 1965, que le sortant est battu par son rival socialiste.

La défaite d'une stratégie politique radicale

Cette alternance s'inscrit dans la longue liste de celles qui ont frappé des dirigeants européens depuis le début de la crise, en 2008, et son approfondissement.

La défaite de M. Sarkozy signe aussi l'échec d'une stratégie politique défendue par un des ses proches conseillers, Patrick Buisson. Issu de l'extrême droite, celui-ci n'a cessé de préconiser au candidat de l'UMP une radicalisation de sa campagne présidentielle. Déjà visible avant le premier tour, cette dernière a flirté, avant le second, avec certains thèmes lepénistes.

Cette orientation a fait l'objet de mises en garde, en sourdine, à l'intérieur même de la majorité parlementaire. Dans la dernière ligne droite et à sa manière inimittable, l'ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a multiplé les alertes : sa prise de distance avec le ton de la campagne était manifeste même s'il s'en défendait.

Un autre dirigeant de la droite, Jean-Louis Borloo, président du Parti radical et ancien ministre, a préféré attendre le résultat du second tour pour confier que le président sortant avait raté "le virage social" qui aurait été nécessaire à la fin de son quinquennat.

Le député de la Corrèze a joué la normalité

A n'en pas douter, cette radicalisation politique extrême a rebutté une partie de l'électorat modéré et centriste - celui issu de l'ancienne UDF - qui, à l'instar de François Bayrou qui s'est prononcé pour M. Hollande "à titre personnel", a basculé à gauche le 6 mai.

Face à cette droitisation, parfois vibrillonnaire, qui a rendu la campagne présidentielle rude et âpre - quelquefois violente sur le terrain verbal -, M. Hollande a maintenu un cap politique qu'il a voulu apaisant.

Sous-estimé par ses rivaux et raillé par ses propres amis socialistes, le député de la Corrèze, en jouant la normalité, s'est placé en décalage par rapport à l'activisme perpétuel de celui qui est toujours resté le challenger de cette compétition, tant au premier qu'au second tour.

Lancé très tôt dans la campagne - au début de l'année 2011 - et faisant fi de la victoire annoncée avant l'heure de DSK, M. Hollande a fait preuve d'une tenacité inébranlable qui reste la marque de fabrique de sa campagne face à la pugnacité qui a été celle de M. Sarkozy.

C'est sans doute, au-delà de l'antisarkozysme, l'un des ressorts essentiels de sa victoire. C'est cette volonté qu'il va devoir transmettre maintenant aux troupes du PS s'il veut bénéfcier d'une majorité lui permettant de gouverner et d'appliquer son projet après les législatives des 10 et 17 juin.

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