Législatives : entre peur du chômage et chasse aux sorcières, l'angoisse des collaborateurs parlementaires
Les législatives de juin prochain vont entraîner des ruptures de contrat parmi les collaborateurs des futurs ex-députés. Des assistants parlementaires dénoncent les effets d'une précarité qui n'a toujours pas été prise en compte.
Les élections législatives de juin prochain sont vécues avec angoisse par des centaines d'assistants parlementaires. Pendant la campagne présidentielle, dans le sillage de l'affaire Pénélope Fillon, puis Bruno Le Roux, leur rôle s'est retrouvé sur le devant de la scène. La précarité que de nombreux collaborateurs avaient évoquée à cette occasion devient réalité. Avec la fin de la législature, beaucoup se préparent au chômage.
La course au futur emploi déjà lancée
Le contrat de travail de Mathilde Julié-Viot, 29 ans, s'arrête fin juin, puisque le député de Gironde pour lequel elle travaille, Noël Mamère, ne se représente pas. Avec un bac +5 en droit public en poche, elle perçoit un salaire net mensuel de 1 800 euros par mois. Mère d'un enfant, elle ne peut pas se permettre de rester sans travail. Et elle sait que sa situation n'est pas favorable à une bonne indemnisation. "L’administration de l’Assemblée nationale, mandataire pour gérer les contrats, a décidé de mettre une clause qui fait que nous serons licenciés pour motif personnel et non pour motif économique, explique-t-elle. Au lieu de 75% on ne touchera que 57% du chômage. La précarité financière est augmentée par cette clause."
Le Syndicat national des collaborateurs parlementaires Force ouvrière (SNCP) n'est pas optimiste sur le proche avenir des 2 000 salariés concernés à l'Assemblée nationale. Le secrétaire général du syndicat, Thierry Besnier, estime que plus de la moitié des collaborateurs des députés pourraient se retrouver sans travail fin juin. Il regrette qu'il n’y ait "toujours pas de statut, toujours pas de clarté sur le contrat et sur les conditions de licenciement des collaborateurs". Pour le SNCP, "la présidence de Claude Bartolone n’a rien réglé sur ces questions-là". Thierry Besnier se dit aussi soucieux d'un coup de balai plus politique.
Je suis très inquiet parce qu’il y aura une chasse aux sorcières. Ceux qui seront compatibles avec les nouveaux députés auront des chances. Tous ne seront pas être recasés.
Thierry Besnier, Sncp
Le syndicat national des collaborateurs parlementaires réclame "un plan social" et "un accompagnement", comme pour n'importe quel salarié.
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