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"Je te soutiens un peu, beaucoup, pas du tout..." Les revirements de l'UDI à propos de François Fillon en quatre actes

Mardi soir, le parti centriste a validé l'accord conclu avec Les Républicains sur les investitures pour les élections législatives… après avoir suspendu sa participation à la campagne de François Fillon quatre jours plus tôt.

Article rédigé par Robin Prudent, franceinfo
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le député de Paris François Fillon et le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde (D), lors d'un meeting pour les élections régionales, le 27 septembre 2015 à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). (DOMINIQUE FAGET / AFP)

L’Union des démocrates et indépendants (UDI) a bien du mal à se positionner pour l'élection présidentielle. Après avoir soutenu Alain Juppé à la primaire puis rejoint François Fillon, le parti centriste a dû lâcher (provisoirement) son candidat, empêtré dans des affaires. Franceinfo récapitule les revirements de l'UDI, sur fond de tentation Macron.

Acte 1. L'UDI appelle à voter Alain Juppé à la primaire de la droite

En octobre 2016, l'UDI choisit son camp pour la primaire de la droite : le parti centriste soutient Alain Juppé. Et il ne fait pas les choses à moitié : son président, Jean-Christophe Lagarde, et quelque 600 élus appellent "l'ensemble des citoyens à participer massivement et à voter pour Alain Juppé", dans une tribune publiée dans Le Monde.

"Après avoir pris le temps de la réflexion, de la discussion, mais surtout de la confrontation des programmes, nous, élus de l’UDI, avons décidé d’apporter notre soutien à Alain Juppé, expliquent les signatairesComme nous, il incarne la force de l’optimisme nécessaire à toute évolution, la force du mouvement, de la réconciliation et du courage."

Acte 2. L'UDI souhaite "former une coalition avec François Fillon"

Après la défaite de son champion à la primaire de la droite, l'UDI se rallie à François Fillon. "Entre 2007 et 2012, François Fillon était celui qui tempérait les ardeurs excessives de Sarkozy", explique alors Jean-Christophe Lagarde pour justifier cette nouvelle coalition.

L'UDI rejoint même le comité stratégique de la campagne de François Fillon. "Il est légitime, il a gagné haut la main, il a rassemblé la droite, il a fait la synthèse de son camp", s'enthousiasme fin décembre Yves Jégo, vice-président de l'UDI.

Acte 3. L'UDI "suspend" sa participation à la campagne de François Fillon

Début mars, la désertion des soutiens de François Fillon bat son plein après l'affaire des emplois fictifs supposés concernant sa femme Penelope et deux de ses enfants. L'UDI en profite pour prendre le large avec fracas. Mercredi 1er mars, le parti décide de "suspendre" sa participation à la campagne. "La candidature de François Fillon est un risque (...). Pour l'alternance, c'est la défaite assurée", affirme alors Jean-Christophe Lagarde.

Un revirement qui amène de nombreux élus de l'UDI à lorgner du côté d'Emmanuel Macron. Le candidat d'En marche ! a déjà séduit plusieurs personnalités politiques de droite et du centre, comme François Bayrou, et il a adopté une ligne économique compatible avec celle de l'UDI. A Caen, samedi 4 mars, Emmanuel Macron lance un appel à ceux "du centre et de la droite qui, aujourd'hui, doutent, sont blessés, se sentent floués". Le message est clair.

Acte 4. L'UDI reste alliée des Républicains

Quatre jours après avoir officiellement retiré son soutien à François Fillon, l'UDI rentre dans le rang. Réuni en bureau exécutif, mardi soir, le parti valide finalement l'accord conclu avec Les Républicains sur les investitures pour les élections législatives. Mais il attend encore des "initiatives" de François Fillon sur le "rassemblement de la droite et du centre" pour rallier (de nouveau) le candidat.

Certains dans le parti semblent pressés de rallier complètement la candidature de François Fillon. "Attendre encore" pour le soutenir "n'apportera rien" aux centristes, estime ainsi, mercredi 8 mars, le patron des députés UDI, Philippe Vigier, mettant en garde certains de ses camarades sur le risque de "nouvelles tergiversations".

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