Affaire Fillon : nouveau rebondissement peu avant le procès
L’ancienne cheffe du Parquet national financier a fait état, devant la commission d’enquête parlementaire, de pressions de la part de sa hiérarchie dans son enquête sur l’affaire Fillon. Des propos réfutés par la procureure générale de Paris.
Le 10 juin, devant les députés réunis en commission d’enquête parlementaire : l’ancienne procureure du parquet national financier (PNF) en charge de l’affaire Fillon a tenu des propos explosifs. Éliane Houlette ouvrait en 2017, en pleine campagne présidentielle, l’enquête sur François Fillon, soupçonné d’avoir rémunéré son épouse, Penelope, pour un emploi fictif. Désormais à la retraite, elle affirme avoir été, à l’époque, très contrôlée par sa hiérarchie. Des "pressions", affirme-t-elle, notamment de la procureure générale de Paris, Catherine Champrenault, directement rattachée au ministère de la Justice. Ses supérieurs lui auraient très rapidement demandé d’abandonner l’enquête préliminaire pour ouvrir une information judiciaire, ce qu’Éliane Houlette fera après avoir établi son enquête.
Un contrôle légal, mais...
Un tel droit de regard sur un procureur est-il normal ? Pas tout à fait, selon le journaliste spécialisé Mathieu Delahousse. Des déclarations jugées très graves par l’opposition, de gauche comme de droite, qui y voit la preuve d’une justice aux ordres. Vendredi 19 juin, Éliane Houlette, par la voix de son avocat, a précisé ses propos : "M. Fillon n’a pas été mis en examen à la demande ou sous la pression du pouvoir exécutif." Pour la défense de François Fillon, c’est pourtant la preuve supplémentaire d’une instrumentalisation politique dénoncée depuis trois ans, alors que le jugement est attendu le 29 juin.
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