François Fillon livre sa vision du patriotisme
Dimanche 4 décembre, le premier ministre était l'invité des entretiens de Royaumont dans le Val d'Oise. Il a donné sa définition de la nation. Une réponse à Marine Le Pen qui accuse Nicolas Sarkozy "de ne pas aimer la France" et aux socialistes.
"Aimer la France", c'était le thème choisi depuis longtemps pour ses entretiens de Royaumont qui se tiennent dans une abbaye du Val d'Oise.
Une nouvelle âme européenne
En pleine polémique sur une "germanophobie" naissante en France, ils ont permis à François Fillon de s'exprimer dans le débat sur la crise européenne.
"Notre patriotisme doit nourrir une nouvelle âme européenne. Nous ne pouvons pas aimer la France contre l'Europe, (...) en défendant des solutions de repli et d'isolement", a affirmé le premier ministre.
Une réponse indirecte à Marine Le Pen, qui lors d'un colloque vendredi avait accusé Nicolas Sarkozy "de ne pas aimer la France", au vu des solutions proposées pour résoudre la crise.
Mais François Fillon a également répondu sur sa gauche.
Relents germanophobes
Le premier ministre a estimé qu'il était "grand temps" pour François Hollande de trouver "la fermeté de mettre un terme aux dérapages de ses amis", un candidat à la présidentielle ne pouvant "être l'otage complaisant d'une dérive stupide aux relents germanophobes".
"Il est dangereux d'instrumentaliser le patriotisme pour caricaturer et pour blesser nos partenaires", a-t-il poursuivi.
Le numéro 2 du PS, Harlem Désir, a répliqué dans un communiqué, affirmant que "ce n'est pas le premier ministre et le Président qui ont fait honte à la France dans le monde et en Europe avec le discours de Dakar, la chasse aux Roms et la panne du moteur franco allemand, qui peuvent prétendre donner des leçons d'internationalisme et d'esprit européen".
Sentiment national
François Fillon a redit son opposition au droit de vote des étrangers aux élections locales, qui sera discuté jeudi au Sénat. " Pour certains, l'idée de nation est archaïque et naïve. Je crois qu'il ne faut pas renier cette vigueur du sentiment national", a-t-il dit.
François Fillon - 04 décembre 2011
M. Fillon s' érige contre le "goût de l'auto-dénigrement": "Celui-ci n'a "pour moi rien à voir avec la lucidité. C'est juste un mauvais travers".
Abordant les atouts et faiblesses de la France, M. Fillon a loué son "immense capital", sa "langue subtile" ou encore son "rayonnement culturel", mais aussi déploré "de véritables handicaps".
"Le premier c'est de voir dans la mondialisation un mal étouffant" au lieu "d'un espace de conquête", le second étant "la dette", a-t-il précisé.
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