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François Fillon épinglé à son tour sur ses vacances en Egypte

François Fillon a avoué avoir emprunté un avion égyptien et avoir été hébergé par l'Egypte lors de ses vacances dans ce pays. Le Premier ministre a devancé des révélations du Canard enchaîné d’aujourd’hui. _ Une annonce qui intervient en pleine polémique sur les vacances tunisiennes de Michèle Alliot-Marie. _ Des élus et partis de gauche ont dit y voir les raisons de l'empressement du Premier ministre à défendre le chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie, dont ils réclament la démission pour ses vacances en Tunisie.

franceinfo

Radio France

Publié le 01/11/2011 23:00 Mis à jour le 02/05/2014 08:57

Temps de lecture : 3min

Le Canard enchaîné estime que les révélations sur le voyage
du Premier ministre rendent désormais problématique le limogeage de Michèle Alliot-Marie pour son épisode tunisien.
_ Le Premier ministre a séjourné à Assouan en Egypte du 26
décembre au 2 janvier avec son épouse et ses enfants, sur
invitation des autorités égyptiennes, trois semaines avant le début des manifestations contre le régime de Hosni Moubarak.

Pour ce faire, il dit dans un communiqué avoir utilisé un avion de la flotte française réservée aux membres du gouvernement pour des raisons de sécurité et a payé son billet et ceux des membres de sa famille sur ses deniers personnels.
Le Premier ministre “a été hébergé lors de ce séjour par les autorités égyptiennes”, ajoute Matignon.
C'est pour se rendre d'Assouan à Abou Simbel, toujours à l'invitation des autorités égyptiennes, que François Fillon “a emprunté un avion de la flotte gouvernementale égyptienne”, poursuit le communiqué. Il a aussi effectué dans les mêmes conditions une sortie en bateau sur le Nil.
Le Premier ministre a par ailleurs rencontré le 30 décembre 2010 à Assouan le président Hosni Moubarak, dont des centaines de milliers de manifestants ont réclamé le départ.

“Après «Air Ben Ali, voici Air Moubarak». On comprend mieux l'enthousiasme de François Fillon à voler au secours de sa ministre des Affaires étrangères”, estime le Parti communiste.

_ Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, a demandé que des règles strictes soient désormais établies sur les voyages des membres de l'exécutif.
“De révélation en révélation, le fossé se creuse entre les citoyens et les responsables politiques”, a-t-il dit.

_ Le député écologiste Noël Mamère a également critiqué François Fillon.“Si l'on était dans une démocratie réelle et non pas dans une république bananière, on pourrait se poser la question de savoir si M. Fillon a toujours sa place à Matignon”, a-t-il dit.

_ En revanche, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a apporté son soutien au Premier ministre qui “y compris quand il est en vacances, reste le chef du gouvernement.” “A ce titre, pour des raisons de protocole et de sécurité il aurait été impensable que François Fillon ne soit pas en relation avec les autorités égyptiennes lorsqu'il s'est rendu en Egypte”, écrit-il dans un communiqué.

Peu de temps avant l'annonce de son voyage en Egypte, François Fillon avait réaffirmé “tout son soutien” à Michèle Alliot-Marie, mise en cause pour ses vacances de fin d'année en Tunisie.
La ministre des Affaires étrangères a reconnu avoir effectué deux vols intérieurs à bord d'un jet appartenant à un homme d'affaire réputé proche du président déchu Zine Ben Ali.
_ En difficulté, le chef de la diplomatie française a reconnu une “maladresse ” mais rejeté toute idée de démission.

Mikaël Roparz, avec agences