François Fillon aux Comores
Arrivé peu après 14H30 locales à l'aéroport de Moroni, le Premier ministre a été accueilli par le vice-président de l'Union des Comores, Ikililou Dhoinine. Le long de la route menant de l'aéroport au centre ville, le cortège de M. Fillon a croisé de grands panneaux proclamant "Les Comores en deuil", ou "Les Comoriens unis dans le deuil sont plus forts contre le chagrin".
"Je suis venu présenter au nom de la France, du peuple français, au nom du président français, nos condoléances au gouvernement et au peuple comorien" , a-t-il déclaré à l'issue de l'entretien en promettant d'"assumer les conséquences de ce drame" et d'en rechercher les causes. Il a également décoré l'homme qui a sauvé Bahia, la seule survivante du crash.
M. Fillon devait rencontrer le président de l'Union des Comores Ahmed Abdallah Sambi, qui avait critiqué l'attitude de la France après l'accident. M. Sambi - ainsi que de nombreux Comoriens et représentants de la communauté comorienne installée en France - a reproché à Paris de ne pas avoir communiqué d'informations sur l'état exact de l'appareil qui était interdit de vol en France et a été qualifié "d'avion poubelle" par des associations de Comoriens.
M. Fillon avait défendu vendredi l'attitude française, soulignant que lorsque les autorités aéronautiques françaises avaient "des griefs à faire à un avion pour des raisons d'entretien", elles les transmettaient "à une autorité européenne qui, elle-même, les communique au plan international".
Le matin, le Premier ministre avait fait un arrêt sur l’île voisine de Mayotte où il a annoncé un renforcement des moyens matériels de lutte contre l'immigration clandestine issue des Comores, avec notamment l'installation d'un quatrième radar au sud de l'île. Un accueil un peu frais a été réservé à François Fillon par la population mahoraise...
Un problème d'immigration clandestine unique qui s'explique à la fois par la proximité de l'Union des Comores -l'île la plus proche, Anjouan, n'est qu'à 70 km de Mayotte- et par les liens culturels, familiaux et religieux qui rapprochent les Mahorais des habitants des trois autres îles des Comores. En passe de devenir le 101e département français en 2011, Mayotte est la seule île de l'archipel restée sous administration française après 1975. Les Comores revendiquent toujours leur souveraineté sur cette île, soutenues en ce sens par l'Union africaine et l'ONU.
Caroline Caldier avec agences
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