François Fillon affronte sa deuxième motion de censure
Les députés socialistes entendent prendre date avec les Français. Et dénoncer l’"inaction économique" du gouvernement face à la crise. Cette motion, la première de l’ère Aubry et la deuxième contre le gouvernement Fillon, est discutée en ce moment dans l’hémicycle.
A défaut de renverser le gouvernement, la motion vise à "dire clairement qu’alors que notre pays rentre dans cette crise lourde, profonde, rien n’est fait pour changer la donne", lance Martine Aubry, nouvelle première secrétaire du PS. Il s’agit aussi, pour le principal parti d’opposition, de montrer aux Français qu’il "dénonce, propose et agit".
Cet après-midi – Martine Aubry n’étant pas députée, c’est le président du groupe PS à l’Assemblée qui va prendre la parole à la tribune. Jean-Marc Ayrault devrait expliquer les grands axes du contre-plan de relance socialiste. "Mettre des propositions en débat (…) et refuser le confort d’une opposition qui n’aurait qu’à commenter les échecs de la majorité", a-t-il expliqué.
Gauche et droite à couteaux tirés
D’entrée de jeu, l’UMP fustige une "nouvelle pantalonnade visant à bloquer l’Assemblée nationale", de la part d’un PS qui "sort de sa tanière pour faire la leçon au gouvernement sur la manière de gérer la crise". De son côté, François Fillon prévient : "L’Histoire jugera les oppositions systématiques avec une sévérité redoublée par le poids de l’enjeu".
Une semaine après l’épisode de La Marseillaise entonnée au pied du Perchoir par les députés socialistes qui ont ensuite boudé la séance de questions d’actualité, la discussion de cet après-midi promet d’être animée entre députés de la majorité et de l’opposition à couteaux tirés.
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Dans Le Monde de cet après-midi, François Bayrou annonce son intention de voter la motion de censure : "Il y a des moments et des situations où il faut dire haut et fort que ça ne
va pas", explique le président du MoDem, pour qui ce sera l'occasion de montrer "au pays qu'un signal
d'alarme s'allume".Pour autant, cette motion n’a pas plus de chance d’être votée que la précédente – en avril 2008 sur le renforcement des troupes françaises en Afghanistan, le PS étant largement minoritaire, même si ses alliés PCF et Verts s’apprêtent à la soutenir. Alors à gauche, côté syndical notamment, on donne déjà rendez-vous au gouvernement à jeudi, jour de grève nationale, pour la "vraie" censure : celle de la rue (lire notre article).
Gilles Halais avec agences
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