François Bayrou se donne comme objectif de recomposer le centre
Vendredi 20 avril, pour son dernier jour de campagne François Bayrou était en déplacement à Annecy. Dans un entretien à l'AFP, il fixe ses objectifs pour l'après présidentielle : recomposer le centre et ce dès avant les législatives du mois de juin.
François Bayrou veut prendre de la hauteur avant le premier tour.
L'air des cimes
Il était à Annecy pour un dernier déplacement de terrain. Il s'y était déjà rendu au cours de la campagne. Samedi, il sera à Pau et participera à un pique-nique avec des amis. Il y votera dimanche dans la matinée avant de rentrer à Paris pour la soirée électorale.
De la hauteur pour voir au-delà de la présidentielle. Crédité de 10 à 12 % dans les sondages, son score n'est plus un enjeu crucial pour lui, et il ne lie pas son destin politique à son ampleur.
"Je me vois engagé. Je l'ai toujours été et je le serai parce que selon moi, l'engagement ce n'est pas une carrière. Il est plus important pour moi d'être un homme d'Etat au service de son pays que d'être élu au prix de la démagogie", confie-t-il dans un entretien à l'AFP.
Au centre du centre
Il espérait être le pivot d'un gouvernement d'union nationale, il souhaite désormais être celui d'une famille centriste recomposée, avec le Nouveau centre et Parti radical et pourquoi pas quelques villepinistes.
"D'où que nous venions, nous allons construire ce grand courant ensemble et plus jamais nous ne laisserons divisé ce qui doit être réuni", a-t-il expliqué mercredi à Lille en évoquant "toutes les familles du centre" et "ceux qui sont simplement républicains".
Pour François Bayrou, cette marche de reconstruction doit se faire "avant les législatives de juin" de manière à pouvoir proposer aux Français un candidat centriste, sous une même étiquette, dans chaque circonscription.
Consigne de vote peu probable
"Si François Hollande est élu, les Français vont avoir besoin d'une force d'équilibre, si jamais ça va mal, si jamais la crise s'enflamme comme c'est à craindre", a confié à des journalistes le patron du MoDem qui fait une analyse comparable en cas de victoire de Nicolas Sarkozy.
"La France aura besoin d'une force de recours", a-t-il résumé dans un entretien à l'AFP, récusant le statut de "faiseur de rois" que la droite semblait lui prêter en lui faisant notamment miroiter "Matignon" s'il se ralliait à Nicolas Sarkozy.
Quant à une éventuelle consigne de vote, François Bayrou explique: "Je n'aurai qu'un critère: l'intérêt de mon pays. Que je jugerai avec les attitudes, les choix, les déclarations... Avec notre équipe, nous aurons une réflexion collégiale. Tous les choix sont possibles, je suis libre" a-t-il dit à l'AFP.
A la direction du MoDem, "la sensibilité principale, c'est ceux qui comme moi ne se sentent guère impliqués dans la préférence pour l'un ou pour l'autre des finalistes", a-t-il également assuré.
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