François Bayrou passe sur le grill de l'émission "Des paroles et des actes"
François Bayrou était l'invité de l'émission "Des paroles et des actes" jeudi 8 décembre sur France 2. Vous pouvez revoir l'émission en intégrale dans cet article.
Le candidat du Modem à l'élection présidentielle a été l'invité de l'émission "Des paroles et des actes" jeudi soir sur France 2. Jugé "flou" sur le programme, mais "précis" sur le constat, François Bayrou s'est construit une stature de présidentiable "crédible".
Sera-t-il le troisième homme de l'élection présidentielle ? Fort de ses 18,5% de 2007, la prétention de M. Bayrou à figurer au second tour est légitime. Mais à côté du discours officiel, il y a la probabilité annoncée pour l'heure par les sondages : un duel Sarkozy-Hollande.
23h05. Franz-Olivier Gisbert, directeur du Point, commence à voir en François Bayrou un présidentiable crédible. Il a "une tête de président", selon le journaliste. "C'est peut-être son tour", conclut-il.
22h55. Bayrou est-il entre Hollande et Sarkozy ? "On ne pourra s'en sortir dans les solutions classiques", dit-il. "Il va bien falloir qu'on oblige à travailler ensemble".
Le candidat se fait le chantre de l'union nationale. Il appelle à un rassemblement, "une autre majorité" dit-il, entre une "gauche réformiste" et une "droite républicaine". "C'est vraiment de Gaulle qu'on a en face de nous !", s'exclament les journalistes.
22h50. C'est le moment des questions de Franz-Olivier Giesbert (Le Point) et Hélène Jouant (France Inter).
François Bayrou est questionné sur la défiscalisation des heures supplémentaires. Le candidat du Modem se dit contre : "je les supprimerai". Pressé de répondre sur les 35h, il finit par souligner qu'il s'est battu "toute [s]a vie contre".
Hélène Jouan le juge toutefois "précis" sur le diagnostic, mais "imprécis" sur les solutions.
"Je ne vais pas dilapider cette confiance en passant un pacte pour être ministre"
22h40. François Bayrou rappelle ses points de vue sur le mariage gay : il est favorable à une "union" gay. Sur le nucléaire, il est favorable à un nucléaire "sûr, qui permette de faire la transition". "Je suis pour abaisser la part du nucléaire, mais pour l'instant la priorité c'est la lutte contre les gaz à effets de serre, précise-t-il. Je suis pour que le nucléaire soit abaissé s'il est dangereux."
Conclusion des journalistes : François Bayrou est "un peu plus à droite qu'à gauche". François Bayrou se défend : "La vie ne se résume pas à droite gauche". Il l'a répété plusieurs fois durant l'émission.
22h35. C'est l'heure des mains tendues. François Bayrou s'amuse d'être courtisé de toute part, à droite comme à gauche. Toutefois, il se montre peu critique avec François Hollande. Mais il n'est "pas d'accord" avec le programme du parti (socialiste) et avec "l'appareil de négociation" entre le PS et les écologistes.
En 2007, M. Bayrou n'avait pas donné de consigne de vote entre les deux tours. Pour 2012, il a promis qu'il ferait un choix. Cette promesse explique les récentes mains, discrètement tendues, de François Hollande ou de Nadine Morano vers lui ou la charge de Jean-Luc Mélenchon jeudi matin.
22h25. Pressé par les journalistes de répondre sur son choix au second tour de l'élection présidentielle, M. Bayrou répond : "Ni pour Sarkozy, ni pour Hollande, je ne roule en secret."
"Est-ce qu'il y a eu un pacte entre vous ?", demande un journaliste. "Ni de pacte, ni de projet de pacte, ni d'ombre de pacte, il n'y aura jamais", dit-il. "C'est une hypothèse qui n'existe pas pour moi, ajoute-t-il. Mes enfants savent que je dis la vérité. Je ne vais pas dilapider cette confiance en passant un pacte pour être ministre."
Duel Bayrou-Montebourg : le socialiste vole la vedette au centriste
22h15. François Bayrou s'oppose au protectionnisme européen en évoquant l'importance des exportations françaises. "Si on installe un protectionnisme européen, les ouvriers vont penser que les autres le feront pour eux", explique-t-il. "Ce protectionnisme existe déjà, nous en sommes les victimes", lui répond Montebourg. "Nous sommes les naïfs du village européen, ajoute-t-il. Vos solutions sont naïves".
Le socialiste finit le débat en attaquant François Bayrou sur son choix au deuxième tour de l'élection présidentielle de 2007 de ne pas soutenir Ségolène Royal. "Vous avez votre part de responsabilité dans les évènements", critique Arnaud Montebourg. "Je n'ai pas voté Ségolène Royal", concède M. Bayrou, "à cause de son programme". De fait, sur un duel Hollande/Sarkozy, François Bayrou refuse de dire s'il donnera des consignes de vote. "Je prendrais mes responsabilités", dit-il un brin sybillin.
22h05. François Bayrou est d'accord avec Arnaud Montebourg sur le constat. Peinant à répondre précisément sur le fond, le candidat du Modem dit : "Nous avons besoin de l'Europe pour lutter contre le scandale de la monnaie chinoise sous évaluée, politiquement truquée".
22h00. Arnaud Montebourg vole la vedette à François Bayrou et critique le dumping social. "La concurrence est déloyale et elle est meurtrière, dit-il. "On ne s'en sortira pas sans une banque centrale européenne qui défende un euro un peu moins fort". Le socialiste rappelle qu'il est favorable à des "droits de douanes".
21h50. Voici l'heure du débat Montebourg-Bayrou. "L'homme du courage et de la rupture que vous êtes est du côté des banques !", lance le socialiste.
Précisant que le PS veut faire payer la dette au système financier par une taxe sur les transactions financières, Montebourg demande : "Voulez-vous aider la finance ou défendre les peuples, monsieur Bayrou ?"
Le candidat centriste répond : "la grandiloquence ne remplace pas la vérité" et rappelle qu'il a défendu la taxe Tobin (sur les transactions financières) en 2000 au Parlement. Selon lui, il faut trouver 100 milliards d'euros.
Bayrou veut du "fabriqué en France"
21h45. François Bayrou revient sur la politique de Nicolas Sarkozy qui a fait récemment de la règle d'or la clé de voûte du sauvetage de l'euro. "J'ai défendu la règle d'or depuis 2002", rappele le candidat du Modem. "Le peuple français doit interdire à ses dirigeants de faire des dépenses excessives, sauf en période de récession".
Questionné sur la relation du moteur franco-allemande, il critique le nombre important de sommets Sarkozy-Merkel qui passent leur "temps à expliquer qu'on est d'accord sur tout". Il évoque la méthode du général de Gaulle. Selon lui, "l'intimité franco-allemande est indispensable", mais elle ne doit pas être une "mise en scène de ce qui n'est pas du tout un accord".
21h35. Le débat porte sur le déficit commercial français qui s'élève aujourd'hui à 73 milliards d'euros. "Je refuse de signer le constat qu'on ne peut rien faire", dit Bayrou au préalable. A la question : "est-ce que acheter français est réservé aux ménages aisés ?", M. Bayrou propose de soutenir la production industrielle française. Il veut prendre de nouvelles mesures pour consommer davantage de produits en France. "Je souhaite qu'on affiche sur les produits la part fabriquée en France", dit-il.
21h30. Interrogé sur une éventuelle baisse du traitement des ministres et du président si, lui, était élu au poste de chef de l'Etat, François Bayrou affirme qu'il est favorable à une diminution de 10%. "Cest une manière de dire que le pouvoir sait ce que les gens vivent", explique-t-il.
21h25. M. Bayrou estime que la TVA sur la restauration était une "erreur". Questionné sur les niches fiscales, il estime qu'il faut les réformer pour ainsi économiser 20 milliards d'euros. "Comment ?", lui demande-t-on. "Je dirais précisément lesquelles", mais "plus tard". Il souligne l'importance de la concertation avant de décider de quoi que ce soit.
21h20. On entre dans le fond du sujet. François Bayrou met en garde. Si on ne retourne pas à "l'équilibre budgétaire", la France va "exploser" sous le poids de la dette, note le candidat. Le problème selon lui : "on ne produit plus en France."
François Bayrou, visionnaire ou mégalomane ?
21h15. Répondant aux moqueries de Nicolas Sarkozy, M. Bayrou lance : "Il doit apprendre à compter plus loin que deux". "Croire qu'on est soit de gauche soit de droite, c'est se priver de la majorité de l'humanité", ajoute-t-il. Selon le candidat, la droite et la gauche sont des "catégories" trop "simplistes."
21h10. Le portrait continue. François Bayrou en homme fort de sa "virilité" ? "Vous prenez l'expression virilité selon vos fantasmes à vous", rétorque-t-il. Il définit la virilité comme la "capacité à faire face à ses responsabilités."
21h05. François Bayrou est longuement questionné sur la "foi" qui l'anime. Il répond : "Je n'ai sacrifié aucun ami. J'ai choisi un cap. Quand on regarde l'état de la France, les Français peuvent voir qu'on a besoin de ce cap". Pressé par les journalistes de répondre s'il pêche parfois par "excès de confiance", il botte en touche.
20h55. Sur sa posture de présidentiable jugée isolée, M. Bayrou balaie la question. "En avril et en mai, les Français choisiront ce que sera l'avenir de la France, explique-t-il. Donc j'aime ces élections." Faisant référence au général de Gaulle et à Valéry Giscard d'Estaing, il compare sa traversée du désert à la leur. "Ces élections sont une affaire de commando", estime-t-il. Pas d'une grande équipe, selon le candidat, en raison des ambitions de chacun.
Sur le droit de vote des étrangers aux élections locales, M. Bayrou estime que c'est tout à fait "normal". Une menace pour la République ? "Je n'y crois pas", lance-t-il.
20h45. Questionné sur l'évolution de sa cote de popularité, il répond : "je n'ai fait aucune erreur". "La seule que j'ai pu faire est de n'avoir fait de soumission ni dans un camp, ni dans l'autre".
"Visionnaire ou mégalomane" ? La question reste posée. Mais concernant la Une du Point "L'emmerdeur", il répond : "j'ai trouvé ça drôle".
Vers qui se portera son choix ? En 2007, on avait reproché à M. Bayrou de se lancer dans une aventure individuelle. En 2012, il aura peut-être le souci de transmettre un héritage et d'assurer l'avenir de son parti.
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