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François Bayrou ou l'annonce faite à répétition

François Bayrou n'en finit pas d'annoncer qu'il se lancera dans la course à l'élection présidentielle. Remake hier soir sur TF1. Il refuse de jouer la carte du suspens qui n'en est pas un. Au risque de banaliser son entrée officielle en campagne ?
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
François Bayrou, lors de sa déclaration de candidature en 2006 (PIERRE ANDRIEU / AFP)

François Bayrou n'en finit pas d'annoncer qu'il se lancera dans la course à l'élection présidentielle. Remake hier soir sur TF1. Il refuse de jouer la carte du suspens qui n'en est pas un. Au risque de banaliser son entrée officielle en campagne ?

Rien de nouveau sous le soleil cathodique. Jeudi 24 novembre, sur TF1, François Bayrou n'a fait que répéter ce qu'il confie à intervalles réguliers au gré de ses interventions. "Je serai candidat à l'élection présidentielle".

Faux suspens

Un futur qui est tout sauf une surprise. Il s'y prépare depuis 2007. La déclaration de jeudi n'est donc pas un pas supplémentaire vers la candidature. Juste un énième rappel de son ambition, résumé parfaitement par cette formule de "Libération" "Bayrou toujours quasi-candidat".

Faire parler de soi

Ces annonces, qui n'en sont pas, ont pour but de maintenir l'attention sur sa personne. Elles ont également une utilité en fonction du contexte politique. Ainsi, celle de cette semaine a comme conséquence de couper l'herbe sous le pied à ses "rivaux" centristes Hervé Morin et Jean-Louis Borloo, même si M. Bayrou estime qu'ils ne jouent pas dans la même cour que lui.

M. Morin doit annoncer sa candidature à la présidentielle dimanche, quant à M. Borloo, qui n'est plus candidat, il entame la promotion de son livre dans les médias.

Risque de banalisation

Mais avec ces annonces à répétition, M. Bayrou prend un risque. Celui de banaliser le moment de sa déclaration officielle, prévu début décembre. Or, il faut toujours solenniser cet instant afin d'enclencher un élan pour la campagne.

Contrairement à Jean-Luc Mélenchon, François Hollande ou Eva Joly, M. Bayrou n'est pas désigné par un vote des militants de son parti ou une primaire ouverte. Le soir de l'annonce des résultats marque alors l'entrée officielle en campagne de façon spectaculaire.

Contrairement à Marine Le Pen ou Hervé Morin, le candidat du Modem a déjà goûté à l'émotion d'une première fois. Ce sera sa troisième déclaration officielle de candidature à une présidentielle. Il lui faut trouver un nouveau biais, pour au-delà de la formalisation officielle, susciter un intêret de l'opinion et des médias.

Un ton grave

Cette déclaration, il la fera de Paris. Une première pour celui qui préférait se déclarer de sa terre natale du Sud-Ouest. Son discours sera fortement imprégné par le contexte de la crise de la dette des pays européens. Une tonalité grave, incontournable chez tous les candidats, mais qui lui permettra de rendre solennelle la déclaration.

Fort de son expérience, M. Bayrou considère qu'il n'a plus besoin absolument de soigner la forme (décor magnifique des Pyrénées en 2006) pour se concentrer sur le fond.

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