Face à une République "attaquée dans ses fondements", Martine Aubry a opposé mercredi "sérénité" et "dignité"
La première secrétaire du Parti socialiste à Pau s'exprimait devant les parlementaires socialistes et leur a dressé une feuille de route pour 2012, lors du discours de clôture de leur réunion.
Elle a notamment argumenté son allocution sur le thème de "La République attaquée dans ses fondements", devant lse 400 personnes réunis.
Selon elle, la République est attaquée, des institutions au fonctionnement du pouvoir.
Citant Mendès-France, Jaurès ou Fernand Braudel, elle fait valoir que "le gouvernement ne respecte même plus ce qui est notre patrimoine commun de la République".
"Face au désordre provoqué par Nicolas Sarkozy, les Français sont désorientés", a-t-elle lancé, faisant usage des mots "gravité", et de "sérieux" pour qualifier le climat politique actuel.
A l'appui, elle évoque même les "prédécesseurs de M. Sarkozy" qui "ont incarné avec dignité" leurs fonctions. Citant De Gaulle pour "la fin des guerres coloniales", "l'ambition industrielle pour Pompidou, le refus de la guerre en Irak pour Jacques Chirac", elle assène: "Que restera-t-il de Nicolas Sarkozy? On peut se le demander".
Pour la patronne du PS, "la République est attaquée quand on remet en cause l'égalité devant la loi". Elle explique, très applaudie, que si les Roms ont commis "des actes illégaux" "ils doivent être sanctionnés parce qu'ils sont illégaux et non parce qu'ils sont Roms".
Avec l'arrêt des débats à l'Assemblée sur les retraites "on s'est assis sur la République", a-t-elle jugé, interrogeant : "Comment être crédible à New York en demandant une taxation des transactions financières quand on refuse la taxation des bonus et des stocks-options ?"
Prônant la stabilité, MArtine Aubry a déclaré ne pas voulir se laisser aller aux "provocations". "Nous devons prendre de la hauteur pour être le parti de propositions, le parti qui ramène la confiance", a assuré la maire de Lille, s'inscrivant en faux contre la droite qui accuse les socialistes de ne pas avoir de programme.
Voulant "construire une nouvelle République", "une autre France", Martine Aubry a décliné un éventail de propositions, notamment sur les institutions en rétablissant "la séparation des pouvoirs" et permettant "au Parlement de jouer pleinement son rôle".
Pour l'Assemblée nationale elle a souhaité une meilleure "représentativité par la limitation du cumul des mandats" et "l'instauration d'une dose de proportionnelle", pour le Sénat une "refonte du collège électoral".
Le Premier ministre doit rejouer son "plein rôle de chef de la majorité" et le président être le "garant des institutions et porteur des intérêts de la France", a-t-elle lancé.
Elle a promis entre autres l'annulation en 2012 de la réforme collectivités territoriales actuellement en débat.
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