Fabius lit la déclaration de politique générale au Sénat dans une ambiance houleuse
Tandis que Jean-Marc Ayrault lisait sa déclaration de politique générale, mardi 3 juillet, devant l'Assemblée, Laurent Fabius en faisait de même au Sénat. Dans une ambiance particulièrement houleuse pour le Palais du Luxembourg.
Jean-Marc Ayrault à l'Assemblée, le numéro deux du gouvernement, Laurent Fabius, a lu mardi la déclaration de politique générale du Premier ministre devant le Sénat dans une ambiance particulièrement houleuse pour une Haute Assemblée habituée aux débats plus feutrés.
"Quelles sont vos solutions ? Ben voyons ! Faut pas exagérer! ça manque de sous!" : le discours lu par le ministre des Affaires étrangères a souvent été ponctué d'interpellations venant des rangs de l'UMP notamment quand il fut question du bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
"Ca suffit, ça suffit"
La sénatrice des Bouches-du Rhône Sophie Joissains, fille d'Alain Joissains, ancien maire d'Aix-en-Provence et de Maryse Joissains, actuelle maire de la ville, particulièrement véhémente, a failli provoquer un incident de séance. "Madame, nous avons noté que vous étiez présente", lui a lancé, ironique, Laurent Fabius, qui a dû s'interrompre à plusieurs reprises pour reprendre la sénatrice.
Le président PS du Sénat, Jean-Pierre Bel, qui présidait la séance, a également dû intervenir. "Madame, le Sénat est cité souvent pour sa courtoisie, je vous demande d'avoir la gentillesse de vous en souvenir", a-t-il tancé tandis que les sénateurs de la majorité présidentielle commençaient à s'énerver et que certains claquaient leur pupitre, criant "ça suffit, ça suffit".
Echanges animés
Un "Taubira, Taubira!" a fusé des rangs de la droite quand la déclaration a abordé le thème d'une "réponse ferme" sur les questions de sécurité et le rappel de la promesse de François Hollande sur le droit de vote des étrangers a été hué. A chaque protestation de l'opposition ont répondu des applaudissements des élus de gauche.
Seule la dénonciation de la situation en Syrie a recueilli l'accord de l'hémicycle du Palais du Luxembourg où le gouvernement était représenté, outre M. Fabius, par George Pau-Langevin (Réussite éducative) et Hélène Conway (Français de l'étranger).
La déclaration du gouvernement a été saluée par une standing ovation de la majorité suivie aussitôt après par un échange animé entre gauche et droite sur l'organisation des débats.
"Jamais nous ne mêlerons nos voix aux vôtres"
Catherine Troendle (UMP) et le patron des centristes François Zocchetto ont protesté contre le fait que la déclaration que fera mercredi Jean-Marc Ayrault au Sénat ne soit pas suivie d'un vote. Il s'agit "de masquer les divisions internes de la majorité" a critiqué Mme Troendle tandis que pour M. Zocchetto "le gouvernement n'a pas confiance dans la majorité sénatoriale".
La réponse de la gauche a été virulente. Le président du groupe PS, François Rebsamen, s'en prenant au "manque de respect" de la droite "au moment où la France est confrontée aux plus grandes difficultés par l'héritage laissé par votre gouvernement".
"Jamais nous ne mêlerons nos voix aux vôtres", a ensuite lancé la présidente du groupe CRC (communistes) Nicole Borvo Cohen. Elle a accusé Roger Karoutchi (UMP) d'avoir "assimilé les communistes à l'extrême droite" et d'avoir ainsi "déshonoré la France". "Vous pourriez plutôt présenter des excuses pour avoir laissé le pays dans cet état-là", a renchéri le président des écologistes Jean-Vincent Placé.
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