Eva Joly veut imposer les plus riches à 70%
Radio France Politique #5 - Eva Jolypar radiofrance
Ancienne magistrate, Eva Joly connaît bien le monde judiciaire et a beaucoup à dire sur la corruption et les affaires qui secouent le monde politique : "Ça détruit le lien de confiance qui doit réunir les citoyens et les hommes et femmes politiques" et d'ajouter que "72% de l'opinion française pense que les hommes et femmes politiques sont corrompus (...), tout se passe comme si la présomption d'innocence était le paravent des puissants" dès qu'ils sont mis en cause.
Elle évoque ensuite pèle-mêle le Mediator et ses 500 à 1000 morts, l'affaire Karachi et ses 14 morts. Pour elle, "on insulte la mémoire des victimes en ne levant pas le secret militaire." Évidemment, l'affaire du financement occulte du RPR : "On voit apparaître des intermédiaires comme Monsieur Takieddine qui étaient déjà actifs sur le contrat Karachi et qui sont encore actifs en 2009."
Toujours sur le financement des partis politiques, la candidate d'Europe Écologie Les Verts estime que "les lois sont excellentes" sur le sujet mais qu'il n'y a pas de contrôles, que "nous n'avons pas les outils pour combattre" le financement occulte.
Eva Joly, la candidate
Elle plaisante d'abord à propos d'une éventuelle primaire à droite : "A l'UMP ils vivent à l'heure de Brejnev, ils ont peur de la concurrence." Mais elle revient vite à la situation politique à gauche, apparemment convaincue que "les idées écologistes ne peuvent gagner que si la gauche gagne, nous devons nous entendre" avec le PS. La tâche n'est pas simple, le favori des sondages, François Hollande n'est pas pour une sortie totale du nucléaire comme il l'a déjà dit dans le studio de Radio France Politique. Et c'est le point central du programme des écologistes, la sortie du nucléaire "est très créatrice d'emplois" selon Eva Joly : "Plus de 500.000 emplois jusqu'en 2031" , elle martèle que "c'est une énergie du siècle dernier" et prône un passage aux énergies propres.
Aider les étudiants les plus modestes
La séquence génération, celle qui concerne les jeunes et les étudiants, est le moment pour aborder le projet des écologistes. Elle s'insurge contre la "l'excellence excluante" des grandes écoles et milite pour un changement des concours d'entrée : "Les jeunes des milieux populaires qui intègrent les grandes écoles réussissent aussi bien que les autres."
Reste le problème de la précarité des étudiants : "Une chambre à Paris coûte au moins 650 euros" et pour la candidate ce n'est pas possible. Elle propose "une allocation d'autonomie de 800 euros par mois pour une période allant jusqu'à huit ans."
Imposer les plus riches
Eva Joly estime que la taxe exceptionnelle de 3% proposée par Nicolas Sarkozy sur les très hauts revenus (plus de 500.000 euros de revenus par an) est trop timorée : "Je propose une taxation très élevée de 70% au delà d'un revenu annuel de 500.000 euros, ça revient à créer un salaire maximum."
_ Moins attendu, son point de vue sur l'imposition, l'ancienne magistrate considère que tout le monde doit payer un impôt "même symboliquement" , autrement dit même les ménages les plus modestes, non imposables, devraient devoir payer un impôt direct. L'impôt d'ailleurs, comme la rigueur, ne sont pas la solution à la crise grecque pour la Franco-Norvégienne. Elle explique que les pays de l'Union européenne doivent "mettre en commun la dette et financer des eurobonds".
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