Eva Joly a rencontré le collectif AC le Feu pour parler des problèmes des quartiers populaires
Moins d'un mois après leur première rencontre, la candidate écologiste Eva Joly s'est rendue lundi 12 mars dans les locaux du collectif AC le Feu à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pour échanger leurs propositions sur les quartiers populaires.
Chose promise chose due.
Après avoir rencontré le collectif AC le Feu le 23 février dernier au "Ministère de la crise des banlieues" dans le quartier chic du Marais à Paris, la candidate d'Europe Ecologie - Les Verts (EELV) Eva Joly s'est rendue lundi à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pour échanger quelques propositions avec le collectif.
Celui-ci, né au lendemain des "révoltes sociales" de novembre 2005, avait aussi quelques initiatives à mettre en valeur. Le président d'AC le Feu, Mohamed Mechmache, s'est néanmoins montré sensible au projet de l'écologiste, notamment sur le principe de la "sanctuarisation du service public".
Il faut dire que Clichy-sous-Bois est une ville isolée géographiquement en raison du manque de transports publics.
"On est enclavé ici, a déploré l'éducateur spécialisé. Il ne peut pas y avoir d'autonomie sans mobilité".
"C'est dans notre programme, on est d'accord", a souligné la candidate.
Les propositions après les doléances
AC le Feu a lui aussi développé quelques-unes de ses 23 propositions, sorte de condensé des cahiers de doléances des banlieues de 2005.
"On est parti d'un constat avec Eva Joly : si on ne règle pas les problèmes des quartiers populaires, on ne règlera rien, a estimé Mohamed Mechmache. Nous n'attendrons pas que ça casse ou que ça brûle pour trouver des solutions".
Le collectif propose en outre d'instaurer, dans le cadre des grands chantiers du Programme de renouvellement urbain (PRU), l'obligation aux grandes entreprises de sous-traiter aux petites entreprises locales. Celles-ci devraient être elles-aussi poussées à favoriser le recrutement de seniors et de jeunes issus des quartiers populaires.
AC le Feu propose par ailleurs de créer une allocation d'autonomie versée pour les étudiants de 18 à 25 ans. Une proposition qui figure dans le projet présidentiel de la candidate EELV sous la forme d'une allocation d'étude rénovée de 600 euros.
Du reste, le collectif demande l'indépendance de l'IGS, la police des police, et appelle à la suppression de « certaines pratiques policières » comme la clé d'étranglement.
Marche des banlieues
Ces propositions ont rencontré un accueil favorable de la part de l'équipe d'Eva Joly. Selon Patrick Farbiaz, conseiller politique d'Eva Joly, certaines d'entre elles pourraient se décliner en "projet de loi organique".
"Jusqu'à présent, beaucoup de promesses ont été formulées mais très peu d'entre elles ont été réalisées, a regretté Mohamed Mechmache. Tous les moyens n'ont pas été mis en œuvre pour piloter la démarche".
"Les banlieues comptent 8 millions d'habitants, dont 6 millions en mesure de voter, a-t-il souligné. Ca fait à peu près 15 % d'électeurs. Peut-être qu'un jour les politiques finiront par comprendre que cette population ne peut pas être délaissée indéfiniment".
Eva Joly s'est quant à elle réjouie des "convergences" trouvées avec AC le Feu.
Son équipe s'est ensuite rendue dans le quartier du Chêne pointu, un ensemble urbain à Clichy-sous-Bois composé de 1500 logements, habité par environ 6000 riverains et laissé à l'abandon.
Le collectif AC le Feu prépare une marche des banlieues qui débutera à Lille le 16 mars et aboutira à Clichy-sous-Bois à la fin du mois.
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