Européennes : après la contre-performance de l'UMP, haro sur Copé

Même dans ses pires prévisions, l'UMP n'avait sûrement pas pensé réalisé un score si faible dimanche soir pour les élections européennes. Avec à peine plus de 20%, le parti se trouve cinq points derrière le Front national et ne renouvelle pas son succès des muncipales. Outre les tiraillements internes sur le positionnement du parti illustrés par le refus d'Henri Guaino de voter pour la tête de liste en Ile-de-France, Alain Lamassoure, plusieurs responsables du parti ont réclamé des comptes dès dimanche soir à Jean-François Copé. En cause notamment l'affaire Bygmalion qui porte sur des soupçons de surfacturation en 2012 au profit de la société de communication Bygmalion, fondée par deux proches de Jean-François Copé.

Pour Laurent Wauquiez, "le climat des affaires a pesé sur la mobilisation de notre électorat ". 

Alain Juppé et François Fillon ont eux exigé toute "la clarté " sur les pratiques du parti. François Fillon a estimé que l'UMP "est atteinte dans sa crédibilité et doit s'interroger sur les raisons de son échec. Elle n'a pas été en mesure de se rassembler et son honneur est mis en cause "." Nous avons maintenant besoin d'un changement profond ", a-t-il ajouté lors d'une brève déclaration.

Appel à une "autorité indépendante"

Evoquant très clairement l'affaire Bygmalion, dans laquelle Jean-François Copé est soupçonné de favoritisme, Alain Juppé a estimé que l'on "ne peut pas attendre que les procédures judiciaires se développent. Il faut qu'une autorité indépendante fasse toute la clarté sur ce qui s'est passé ". Le maire de Bordeaux a demandé une gouvernance "plus collective ", ajoutant que l'UMP dispose d'"une ressource humaine très riche et très nombreuse ".

"Je pense qu'on est confronté à un risque d'explosion ou d'implosion à l'UMP ", a dit l'ancien ministre Eric Woerth. "L'UMP doit aujourd'hui bougé, faire preuve d'une plus grande cohésion, renforcer notre organisation et être plus clairs et plus offensifs dans nos choix, a déclaré sur France Info le sarkozyste Brice Hortefeux. 

Une réunion décisive du bureau politique de l'UMP mardi

Depuis plusieurs jours, Jean-François Copé, bien décidé à ne pas quitter son fauteuil de patron de l'UMP, a promis que "la plus grande transparence " et des "initiatives " auraient lieu après les européennes. Une première étape devrait avoir lieu mardi lors d'une réunion décisive du bureau politique de l'UMP, prévue à 08h30.

Le président de l'UMP devrait exposer un rapport financier qu'il a demandé au directeur général du parti, Eric Cesari, et censé faire la lumière sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. Un audit confié à une personnalité indépendante pourrait notamment être annoncé. Jean-François Copé affirme ne pas avoir la main sur la gestion comptable du parti et évoque des faits réalisés à son insu.

L'ancien trésorier de l'UMP Dominique Dord et deux autres élus de l'UMP, Arnaud Robinet et Pierre Lellouche, sont convoqués en qualité de témoins dans l'affaire Bygmalion à partir de lundi par la police judiciaire de Nanterre (Hauts-de-Seine).

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