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Vidéo Baromètre annuel de l'image du RN : Éric Zemmour "effet perturbateur" qui "radoucit l’image" de Marine Le Pen

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Article rédigé par franceinfo
Radio France

L’arrivée d'Éric Zemmour dans la course présidentielle, et ses thèmes clivants, ont permis à Marine Le Pen d’adoucir légèrement son image, selon le baromètre annuel de l'image du Rassemblement national.

Emmanuel Rivière, politologue, directeur international pour les études politiques de Kantar Public, a expliqué lundi 17 janvier sur franceinfo que Marine Le Pen, "était moins perçue comme la représentante d'une extrême droite xénophobe" par les Français, selon le baromètre annuel de l'image du Rassemblement national, réalisé par Kantar Public pour franceinfo et Le Monde

franceinfo : L’arrivée d’Eric Zemmour a-t-elle eu un effet sur l’image de Marine Le Pen ?

Emmanuel Rivière : Ce baromètre existe depuis près de 40 ans, donc cela permet de voir dans le temps long comment évolue l'image du Rassemblement national. Effectivement, il est moins perçu comme un danger. Marine Le Pen, elle-même, est moins perçue comme la représentante d'une extrême droite xénophobe. On la décrit davantage cette année, comparativement à l'année dernière, mais aussi par rapport à 2017, comme la représentante d'une droite patriote et attachée aux valeurs. Mais parallèlement, cela ne donne pas plus envie de voter pour le Rassemblement national. C'est un peu l'effet perturbateur d’Éric Zemmour, qui à la fois radoucit l'image du Rassemblement national et de sa présidente, mais perturbe un peu aussi la crédibilité, notamment pour conquérir le pouvoir de la formation de Marine Le Pen.

Pour les Français, est-ce que l’extrême droite est perçue comme un danger aujourd’hui ?

C'est d'ailleurs un des enseignements de notre baromètre. L’image d’Éric Zemmour est bien plus polarisante, bien plus clivante. Au final, Éric Zemmour est bien plus rejeté dans notre enquête que ne l'est Marine Le Pen, qui est elle-même plus rejetée et considérée comme un danger qu'un certain nombre d'autres leaders. D’ailleurs, c’est un autre match qui est éclairé par notre enquête, celui de la crédibilité, le pronostic de victoire. La croyance en une victoire d’Éric Zemmour est bien plus faible, trois fois plus que la crédibilité d'une victoire de Marine Le Pen. Parmi les gens qui souhaitent la victoire d’Éric Zemmour, qui sont à peu près de 10%, il y en a une minorité qui pense qu'effectivement, il va gagner. Alors que l'avantage de Marine Le Pen, c'est que ses partisans, ceux qui souhaitent sa victoire, la croient aussi possible. Mais ce pronostic de victoire pour Marine Le Pen est nettement plus faible qu'il ne l'était en 2017.

Est-ce qu’on observe une droitisation de la France ?

A un moment où il y a deux porte-paroles très éminents des idées d'extrême droite ou de droite radicale, en fait, on voit qu'elles ne progressent pas dans l'opinion. Par exemple, le sentiment qu'il y a trop d'immigrés en France : pratiquement la moitié des Français pense cela, 47% très exactement. Au début des années 2000, on était à 63%. Cela fait 15 points de différence. Donc, il y a des porte-paroles très visibles, une place de ces sujets dans le débat très éminente, mais pas vraiment une progression dans l'opinion, notamment chez les plus jeunes, ce qui explique d'ailleurs que ces idées ne progressent pas, elles sont plutôt rejetées.

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