Eric Zemmour ovationné par les élus UMP
S'attendait-il à autant de succès ? Quoi qu'il en soit, deux semaines à peine après sa condamnation pour provocation à la haine ou à la discrimination raciale, Eric Zemmour a retrouvé la tribune hier soir. Celle d'un colloque organisé par l'UMP dans les murs du Palais-Bourbon. L'éditorialiste a répondu présent. Il a reçu en retour un accueil chaleureux devant un parterre d'élus de la majorité, dont Jean-François Copé et Hervé Novelli. Ces derniers ont été brièvement rejoints par le ministre de la Défense, Gérard Longuet. Plus de 300 militants étaient dans la salle, curieux de voir "la bête médiatique".
Eric Zemmour a une nouvelle fois galvanisé les foules par son franc-parler. Il en a profité pour faire ouvertement le procès de son procès, égratignant au passage, comme il aime tant le faire, "les âmes bien-pensantes de la France". Il s'est surtout posé en victime : "Je me suis retrouvé bien malgré moi dans une arène médiatique, judiciaire pour une corrida endiablée où je fus un taureau plus très jeune", a-t-il déclaré, ajoutant : "La liberté d'expression, c'est la liberté d'avoir tort", revenant sur ses propos controversés sur "les noirs et les arabes."
Supprimer les subventions pour les associations antiracistes
Dix minutes de discours, montre en main. Le verbe de l'orateur a fait mouche auprès d'un auditoire entièrement acquis à sa cause. La Justice en a pris pour son grade, la majorité a été invitée, d'ici la présidentielle de 2012, à changer le système. "Il vous faut donc désormais débrancher tous les fils qui donnent vie au monstre. Supprimer l’action pénale pour les associations antiracistes". Puis, sur un ton tout aussi sérieux : "Pendant que vous y êtes, si vous pouviez supprimer leurs subventions, ça ferait du bien au budget de l’Etat et à la liberté." Vifs applaudissements.
Plus loin, l'éditorialiste a proposé aux élus UMP de "supprimer l’incitation à la haine raciale et à la discrimination" ainsi que " les lois mémorielles " (loi Gayssot de 1990, loi Taubira de 2001), qui, selon lui, "enserrent dans un corset toujours plus serré la liberté de pensée". Interrogé sur l'opportunité d'appliquer les mesures proposées par l'invité du soir, Hervé Novelli, l'organisateur, sceptique, a lâché un laconique "on verra..." Rien n'indique que ces propositions fassent partie des priorités de la majorité dans les mois qui viennent.
William Giraud
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