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Eric Besson et de Nadine Morano attaquent le programme économique et social de Marine Le Pen

Eric Besson et Nadine Morano ont concentré leurs coups, dimanche, contre Marine Le Pen. Le ministre de l'industrie a estimé que son programme économique est un "délire" et la ministre de l'apprentissage a assuré qu'elle "berne" les ouvriers.
Article rédigé par Olivier Biffaud
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Eric Besson, le ministre de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numérique (AFP / Ryan Anson)

Eric Besson et Nadine Morano ont concentré leurs coups, dimanche, contre Marine Le Pen. Le ministre de l'industrie a estimé que son programme économique est un "délire" et la ministre de l'apprentissage a assuré qu'elle "berne" les ouvriers.

Bruno Le Maire avait donné le ton en fin de semaine. Etait-ce plutôt la ligne ? En tout cas, deux autres ministres ont pris le relai, dimanche 15 janvier : ils ont vigoureusement attaqué Marine Le Pen.

Alors que jusque là, les membres du gouvernement les plus engagés dans la campagne souterraine de Nicolas Sarkozy - le président sortant n'a pas encore déclaré sa candidature - portaient leurs coups, en priorité, contre François Hollande, un virage tactique - ou stratégique ? - semble avoir été pris samedi.

Dans un entretien au Figaro, le ministre de l'agriculture, M. Le Maire, estimait que le Front national représente "une vrai menace" pour la majorité. La lecture de l'interview pouvait laisser supposer que les termes Front national pouvaient être remplacés par Marine Le Pen et celui de majorité par Nicolas Sarkozy.

Le programme économique du FN : "un délire"

Il n'a pas fallu attendre bien longtemps pour s'en convaincre. Dimanche, Eric Besson et Nadine Morano sont successivement monté au créneau pour attaquer la candidate d'extrême droite. Il est vrai que Mme Le Pen semble avoir le vent en poupe dans la dernière fournée de sondages. Au détriment de M. Sarkozy.

Le ministre de l'industrie a estimé que le programme économique de Mme Le Pen, comportant la sortie de l'euro, s'apparentait à "un délire économique". Si "vous appliquez le programme de Mme Le Pen, c'est la destruction, l'implosion de la France sur le plan économique", a déclaré M. Besson lors de l'émission BFMTV2012/Le Point/RMC.

"Elle dit : 'il faut sortir de l'euro'. Vous avez aujourd'hui une dette en euros. (Donc), on revient au franc, par hypothèse. Ce qui veut dire que vous avez une dette en euros et que vous allez la rembourser avec des francs, qui par essence, vont être dévalués. Ce qui veut dire que, forcément, vous payez votre dette une fois et demi" plus cher que si la monnaie de la France reste l'euro, a expliqué le ministrre.

Selon lui, "si on imprime des billets en francs" comme le propose Mme Le Pen pour rembourser la dette, "à ce moment-là, ça devient de la monnaie de singe, vous lancez une inflation telle que le billet ne vaut plus rien". C'est "un délire économique", a-t-il dit.

"C'est cataclysmique pour la France"

Pour sa part, la ministre de l'apprentissage a reproché à la candidate du Front national de se présenter comme le porte-drapeau ses classes populaires et de "jouer un personnage"

"Marine Le Pen, il faut que chacun sache que c'est la châtelaine de Montretout", a dit Mme Morano qui était l'invitée du grand Jury RTL/LCI/Le Figaro.

"Marine Le Pen vit dans un château, sur les hauteurs de Saint-Cloud, c'est ça la réalité", a insisté la ministre, en faisant allusion à la villa familiale des Le Pen sur les hauteurs de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), au milieu d'un parc privé.

"Ce qui me fait de la peine, c'est le discours qu'elle tient aux ouvriers, parce qu'elle les berne", a-t-elle encore déclaré. "Elle a beaucoup de talent, c'est une bonne oratrice. Elle parle de patriotisme, alors que ça n'est pas une patriote, c'est une nationaliste", a souligné Mme Morano.

Comme s'il fallait une preuve d'un changement de cible, celle qui pourrait être choisie comme porte-parole parole du "candidat" Sarkozy a utilisé une expression très forte en réponse à une question sur la progression de la candidat FN, créditée de 17% à 21% dans les sondages. Mme Morano a répondu : "C'est cataclysmique pour la France".

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