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Entré en campagne, Nicolas Sarkozy va devoir séduire, convaincre et rassembler s'il veut gagner

Nicolas Sarkozy a décidé, "par devoir", de se présenter pour un second mandat à l'Elysée. Le président a enfilé à nouveau son habit de candidat jeudi à Annecy et il poursuivra l'exercice, dimanche 19 février, lors d'un grand meeting, à Marseille.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nicolas Sarkozy visite la fromagerie de Chabert, à Annecy, le 16 février 2012. (CR)

Nicolas Sarkozy a décidé, "par devoir", de se présenter pour un second mandat à l'Elysée. Le président a enfilé à nouveau son habit de candidat jeudi à Annecy et il poursuivra l'exercice, dimanche 19 février, lors d'un grand meeting, à Marseille.

Passer du confortable palais de l'Elysée aux épuisants bains de foules de la campagne, c'est le programme des dix prochaines semaines de Nicolas Sarkozy.

Le dernier candidat entré en lice avait-il un autre choix ?

"Ne pas solliciter de nouveau la confiance des Français serait comme un abandon de poste", a-t-il expliqué mercredi soir sur TF1. "J'ai considéré qu'il était de mon devoir de continuer ma tâche pour que la France puisse entrer de plain-pied dans le XXIe siècle", a-t-il répété jeudi soir à Annecy, lors d'une première réunion publique un peu improvisée.

M. Sarkozy a donc entamé, sagement, la série d'exercices. Et derrière le "devoir" qu'il dit lui être imposé, il a trois devoirs à remplir pour espérer s'imposer dans la bataille présidentielle.

Le devoir de séduire

Comme en 2007, le président est reparti à la rencontre des Français : serrages de main par-ci, dégustations de charcuterie et tapes amicales par-là. La récupération des fondamentaux a été immédiate pour le candidat Sarkozy qui connaît par cœur l'exercice. Au point de s'en lasser ?

Dans les rues d'Annecy et lors de sa visite aux Fruitières de Chabert, une fromagerie familiale qui emploie quelque 200 salariés, il n'a en tous les cas rien laissé paraître.

Ni les effluves du lait cru chauffé, ni les émanations du fromage fermenté, ni le taux variable d'hygrométrie n'ont eu raison du sourire et de l'écoute bienveillante du candidat en campagne. Même si, par moment, perçait une pointe de lassitude.

Le devoir de convaincre

En écoutant les explications sur la maturation, le caillage, la cuisson, le salage, l'affinage, il réfléchissait peut-être à son retard dans les sondages. De quelques points au premier tour et de plus de dix au second dans les intentions de vote.

Nicolas Sarkozy écoute les explications sur la fabrication du fromage, dans une fromagerie, près d'Annecy, le 16 février 2012. (CR)

La pression est en effet sur les épaules de M. Sarkozy qui entame cette seconde campagne avec une cote d'impopularité record pour un président de la République sortant. Et sur le terrain électoral, l'équation s'avère plus délicate que sur le sol de Haute-Savoie, fortement ancré à droite.

Le devoir de rassembler

Comment peut-il capter la plus grande part des quelque 45% d'indécis ? Comment, surtout, peut-il récupérer à la fois les électeurs de l'aile droite de la majorité sans effrayer les centristes hostiles, par nature, aux positions clivantes et à l'agitation permanente.

"La gauche, la droite, le centre, ce n'est pas le sujet. Le seul sujet, c'est la France", a lancé M. Sarkozy lors de ce meeting d'Annecy. Non sans avoir, au préalable, allègrement tapé sur tous ceux qui depuis des dizaines d'années ont laissé la France, selon lui, prendre du retard.

Il fleurait bon comme une légère contradiction, une impression de divergence entre la réalité et le virtuel que le candidat Sarkozy va devoir gérer, s'il veut, le 6 mai au soir, pourvoir déclarer : devoir accompli.

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