En pleine affaire DSK, sort "La Conquête", film sur l’accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy
“Dés les premières images, le spectateur a l'impression d'assister à un défilé d'imitateurs... Le film très vite fait pschitt...”
Le ramdam a précédé la présentation du film, hors compétition, ce mercredi à Cannes, et sa sortie en salle le même jour. Pourtant, il a été préparé dans le plus grand secret, avec une équipe très restreinte et des manuscrits du scénario numérotés. Le film a en grande partie été tourné en août, quand Paris est vide.
_ Seule une fuite dans le Canard Enchaîné avait évoqué le projet.
Xavier Durringer, le réalisateur, a travaillé très minutieusement sur la vie de Nicolas Sarkozy sur la période 2002-2007. Interrogé de nombreux informateurs, protagonistes de l’époque ou témoins. Lu une soixantaine de livres. Epluché des milliers de documents écrits, des photos, des vidéos, avec son scénariste, l’historien de la politique Patrick Rotman.
_ Avec la volonté de coller au plus près de l’histoire politique, d’être "juste au plan politique à 99%", "de ne pas raconter n’importe quoi". Une fiction certes, mais totalement inattaquable sur le fond.
"On peut prendre le pouvoir avec très peu de gens"
La Conquête explore trois angles : les rapports de plus en plus tendus avec Chirac et Villepin à mesure que l’élection approche, son histoire intime et tourmentée avec Cécilia, et sa gestion comme ministre de l’Intérieur.
_ "Ce que j'ai appris, c'est qu'on peut prendre le pouvoir avec très peu de gens, une bonne équipe, un bon directeur de com' et une femme qui, dans l'intimité, vous dit ce que personne d'autre n'ose vous dire", analyse Xavier Durringer.
Dans La Conquête, c’est Florence Pernel qui joue le rôle de Cécilia Sarkozy. Claude Guéant est Hippolyte Girardot, Samuel Labarthe joue Dominique de Villepin, Bernard Le Coq, Jacques Chirac, et Denis Podalydès, qui jouait dans le même temps Richard II à Avignon, campe Nicolas Sarkozy, candidat plus vrai que nature. Avant lui, le rôle avait été proposé à François Cluzet et Yvan Attal, qui ont décliné l’offre.
C’est la première fois en France qu’un film est réalisé sur un président encore en exercice. Aux Etats-Unis, Oliver Stone s’était prêté à l’exercice avec W. – L’improbable président, sorti durant le second mandat de George W. Bush.
Gilles Halais, avec agences
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