Vacances au Fort de Brégançon : "Emmanuel Macron est très attaché aux symboles de l'histoire de France"
Selon le journaliste Guillaume Daret, le chef de l'État a une "volonté de s'inscrire dans la continuité de ses prédécesseurs", en passant ses vacances d'été au fort de Brégançon.
Emmanuel Macron termine ses vacances au fort de Brégançon (Var), résidence d'été des présidents. Le chef de l'État est "très attaché à s'inscrire dans les symboles de l'histoire de France", explique sur franceinfo samedi 18 août Guillaume Daret, grand reporter au service politique de France 2, auteur de Le fort de Brégançon : histoire, secrets et coulisses des vacances présidentielles.
franceinfo : Emmanuel Macron s'est-il fait beaucoup plus discret que les Chirac ou Mitterrand ?
Guillaume Daret : Discret peut-être dans l'image ou dans les mots, mais pas dans le symbole. Ce qui est le plus marquant dans ces vacances présidentielles, c'est le symbole du retour à Brégançon. Pas besoin de mots, c'est évidemment une communication par l'image du chef de l'État et une volonté de s'inscrire dans la continuité de ses prédécesseurs. Il est très attaché à cela, à l'histoire de France, à s'inscrire dans les symboles de l'histoire de France. S'il était allé ailleurs, on en aurait probablement moins parlé. Certes, il y a eu peu de sorties publiques officielles, peu de prises de paroles officielles, mais on a quand même énormément parlé des vacances présidentielles du chef de l'État et de son épouse.
Des vacances très studieuses, on a vu beaucoup d'images du président au travail. C'est une forme de communication élyséenne importante après l'affaire Benalla ?
Sans aucun doute. Après l'affaire Benalla, mais plus largement, c'est aussi une communication importante pour l'Élysée, quand on voit ce qui s'est passé à l'été 2012, à l'époque où François Hollande était président depuis quelques semaines seulement alors que les plans sociaux se multipliaient à Paris. On a ces images d'un président un peu débonnaire se promenant sur les plages. C'est à ce moment-là qu'il y avait eu une incompréhension des Français et il s'était écroulé dans les sondages. C'est extrêmement important pour le chef de l'État et son entourage de montrer, de communiquer, que même à Brégançon, le président travaille.
On a l'impression que Jacques Chirac pouvait vraiment prendre des vacances, que cela ne gênait pas les Français. Qu'en pensez-vous ?
Cela correspondait à sa personnalité, mais aussi davantage à son époque. Ce que j'ai pu voir, c'est clairement qu'il y a quasiment eu une rupture de génération sur le sujet et la question des vacances présidentielles, après Jacques Chirac. Tous les moyens technologiques et cette communication permanente sont arrivés et aujourd'hui, c'est quasiment impossible pour un chef d'État de réellement décrocher, parce que ce serait extrêmement mal vu et pas compris par les Français.
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