Mais que faisait Jean-Paul Huchon, proche de Manuel Valls, au meeting d'Emmanuel Macron ?

Il avait sa place dans le carré des invités, au pied de la scène où s'est produit Emmanuel Macron, samedi 10 décembre, au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris. Jean-Paul Huchon, l'ancien président socialiste de la région Ile-de-France, a écouté attentivement le discours du candidat d'En Marche ! Interrogé par franceinfo, il se montre très laudatif, se disant particulièrement impressionné par "la foule, les jeunes, l'enthousiasme". De quoi prouver que, contrairement à ce que pense François Bayrou, Emmanuel Macron n'est "pas tout à fait un hologramme".

"Samedi, c'était très rocardien"

Le socialiste estime également que le candidat a été "assez précis" dans ses propositions – ses adversaires lui ont longtemps reproché d'être un "candidat sans programme". Ce disciple de Michel Rocard a aussi trouvé que "samedi, c'était très rocardien. A commencer par la proposition d'augmenter la CSG pour compenser des baisses de charges". Michel Rocard est en effet l'inventeur de la Contribution sociale généralisée, mise en place en 1991 quand il était à Matignon.

"Et l'Europe", poursuit Jean-Paul Huchon. Un sujet auquel Macron a consacré une bonne part de son discours. "Est-ce qu'il y a quelqu'un capable de reprendre le flambeau ?" s'interroge-t-il, alors qu'il écrit un livre sur le hérault de la deuxième gauche. Manuel Valls, comme Emmanuel Macron, revendiquent constamment cet héritage. La veuve de Michel Rocard avait d'ailleurs assisté au meeting d'Emmanuel Macron à la Mutualité, en juillet.

"Je suis très libre"

Jean-Paul Huchon semble séduit par la prestation de l'ancien ministre de l'Economie. Est-ce à dire qu'il soutiendra Emmanuel Macron dans sa marche vers l'Elysée ? C'est trop tôt pour le dire. A franceinfo, il explique qu'il compte d'abord voter à la primaire de la gauche, a priori pour Manuel Valls. Mais Jean-Paul Huchon ne cache pas son amertume envers le PS, qui lui avait demandé de laisser la place à Claude Bartolone dans la campagne des régionales en Ile-de-France il y a un an. "Je ne suis plus élu, je suis très libre", se plaît-il à dire. Assez peut-être pour s'affranchir de son parti et du résultat de la primaire, en janvier prochain, si celui-ci ne lui convient pas.