Le coup de gueule de Xavier Bertrand après l’échec de la candidature de Lille d’accueillir l’AME
Lille, candidate pour accueillir l’Agence européenne des médicaments, n’a pas été choisie au profit d’Amsterdam. Xavier Bertrand, en colère, reproche au président de ne pas avoir soutenu la candidature.
Suite au Brexit, dont la date officielle a été fixée au 29 mars 2019, l’Agence européenne des médicaments (AME) va devoir quitter Londres. Lille était candidate pour accueillir son siège. Mais le 20 novembre dernier, les 27 États-membres ont tranché : c’est Amsterdam qui a été choisie.
Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, est fortement contrarié, pour plusieurs raisons.
Un échec cuisant
« Le président de la République a dit qu’il soutenait la candidature de Lille, il l’a dit une semaine avant, seulement, le vote. Et le résultat final montre bien qu’on n'a pas été soutenu. » fustige Xavier Bertrand. En effet, Lille a été écarté de la course dès le premier tour, en ne recueillant que trois points. Autrement dit, un seul membre des 27 a fait de Lille son premier choix, probablement la France.
L’ancien ministre de la Santé a le sentiment « amer » de ne pas avoir été assez soutenu. C’est surtout à Emmanuel Macron qu’il en veut le plus, estimant que c’était au président de porter la candidature à l’échelle européenne et qu’il ne l’a pas suffisamment fait : « au niveau européen, là où nous n’étions pas capables de jouer le rôle qu’on attendait parce que c’est le gouvernement, le président de la République qui doit le faire. Et il n’a pas voulu mouiller le maillot. »
C’est aussi l’impression d’avoir fait beaucoup d’efforts au niveau régional pour « rien » : « Si à la limite, on n'avait pas cru à notre candidature, dans ces cas-là il fallait nous le dire : "déployez moins d’efforts". Ça je lui en veut, il aurait pu nous le dire, il aurait dû nous le dire. »
Le choix de la finance plutôt que de la santé
Mais si Xavier Bertrand ne décolère pas, c’est aussi parce qu’il reproche à Emmanuel Macron d’avoir privilégié la campagne pour l’accueil de l’Agence bancaire européenne (ABE) à Paris. L’ABE qui est également basée à Londres s’installera dans la capitale française avant la date du Brexit. Pour le président de la région Hauts-de-France : « Au lieu de jouer la carte de la santé, on décide de jouer la carte de la finance. »
L’accueil de l’AME signifiait beaucoup : « Ce choix de la santé pour moi il est stratégique. C’est pas seulement parce qu’il y a beaucoup d’emplois, 900 emplois directs. C’était de se dire que la question de la santé, d’accès des médicaments sur le marché européen ce soit en France et qu’il y ait une forme de rayonnement français. »
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